Chaque film du virtuose québécois ne peut laisser indifférent. Il revient le 21 septembre avec Juste la fin du monde, et un casting royal sur fond de crise familiale.
Une fois de plus, Xavier Dolan s’intéresse à un huit clos qui sert de révélateur aux gens qui sont ponctuellement réunis. Avec Rien que la fin du monde, il adapte sur grand écran la pièce de Jean-Luc Lagarce, comédien, metteur en
scène et auteur dramatique, mort en 1995 à 38 ans et dont les écrits n’ont, depuis, pas cessé d’être montrés et joués dans le monde entier. Le pitch de Juste la fin du monde , écrit alors que Jean-Luc Lagarce se savait atteint du sida ? Après douze ans d’absence, un écrivain, Louis,
34 ans, retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude. Pour le passage sur grand écran, Xavier Dolan a tenu à ce que les dialogues soient fidèles au texte original. Il souligne : « Je voulais que les mots de Lagarce soient dits tels qu’il les avait écrits. Sans compromis. C’est dans cette langue que repose son patrimoine, et c’est à travers elle que son œuvre a trouvé sa postérité. L’édulcorer aurait été banaliser Lagarce ».
Xavier Dolan joue cette fois sur un casting de choix pour restituer le choc théâtral des retrouvailles d’une famille à vif : de Gaspard Ulliel à Nathalie Baye, portant une improbable coiffure, en passant par Vincent Cassel, Léa Seydoux et Marion Cotillard. « Le casting est prestigieux, c’est vrai, dit-il, mais ils restent des créateurs à part entière. Marion Cotillard n’est pas qu’une vendeuse de sacs à main, c’est une actrice très inspirée, performante et hyper rigoureuse. Tout comme Nathalie Baye : elle incarne une mère qui, de peine et de misère, s’est donné pour mission de rabibocher tout le monde. Léa Seydoux est incapable de mentir. Cela peut -être un défaut pour un acteur. Cela devient une force en ce qui la concerne. »
Ce drame sur la difficulté de s’aimer et surtout de se le dire a une fois encore fait réagir le festival de Cannes où Xavier Dolan a reçu le Grand Prix et le Prix du jury œcuménique. Et d’ordinaire, le public ne boude pas les variations pour grand écran d’un cinéaste audacieux et inspiré…
