Samir, la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse a, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle à  la piscine Maurice Thorez… alors qu’il sait parfaitement nager. Mais son mensonge ne tient pas trois leçons – or Agathe déteste les menteurs ! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10ème Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour…

2 raisons d’y aller ?

Retrouver la petite musique de Sólveig Anspach. La cinéaste franco-islandaise n’a pas eu le temps de terminer le montage de son dernier film – le cancer a fini par avoir raison d’elle le 7 août 2015 – que son partenaire de longue date, Jean-Luc Gaget a terminé. Il raconte : « Elle voulait continuer à faire des films, persuadée que le cinéma allait la sauver. Je crois que l’énergie qu’elle a mise dans le travail a repoussé l’échéance. » Ce qui touche dans ce récit, c’est le ton toujours burlesque et décalé d’une histoire d’amour qui se situe dans le décor aseptisé – mais qui conserve une vraie âme – d’une belle piscine municipale. Sólveig Anspach expliquait

avant sa disparition : « Une piscine est un lieu très particulier, apparemment hors du temps, qui met en présence des populations diverses aux motivations parfois énigmatiques. Moiteur libidinale, humidité pénétrante, sols glissants, torpeur indicible, rituels immuables, la piscine a sur certains des effets insolites. On y vient principalement pour nager, c’est une idée répandue, mais on y croise aussi d’autres desseins plus inavouables. Une piscine est un lieu hautement démocratique car les signes d’appartenances sociales ou religieuses ont disparu sous les maillots de bain moulants. Elle n’en reste pas moins un endroit où les luttes de pouvoir s’expriment sans fards, et où le monde moderne émet un écho singulier.  »