E-CINEMA
BLACK, d’Adil El Arbi & Bilali Fallah – 1h35
avec Aboubakr Bensaihi, Martha Canga Antonio
Sortie : à compter du 24 juin sur toutes les plateformes VOD
Je vote : 4 sur 5
Le pitch ?
Deux gangs des banlieues bruxelloises, les Black Bronx et les 1080, se mènent une lutte sans merci. Mavela, s’éprend de Marwan, membre du gang rival. Les deux amants s’enlisent alors dans une intense passion interdite et dangereuse…
Pourquoi ce film est un coup de poing ?
Ils le disent et on le ressent dès les premières images de ce film-choc : le duo de cinéastes a été marqué par La Haine, de Kassovitz. Avec ce film, Adil El Arbi et Bilali Fallah signent leur deuxième long métrage. Flamands d’origine marocaine, ces jeunes cinéastes de 27 et 29 ans. ont, après des études au sein de l’école de cinéma Sint-Lukas de Bruxelles, mis en scène des courts métrages avant de réaliser leur premier film très remarqué, Image.
Depuis longtemps, ils voulaient adapter les deux livres de Dirk Bracke, Back et Black. Ils racontent : « L’histoire et les décors nous sont familiers car nous avons grandi dans un environnement similaire. Pour la majorité des gens, la réalité des gangs est très lointaine. Ils n’y ont aucune connexion. Cependant Dirk Bracke raconte une histoire au delà de l’apparence dure de ces gangs et nous explique pourquoi de jeunes gens sont amenés à rejoindre leurs rangs, comment ils opèrent et pourquoi ils sont si violents. »
Pour donner encore plus de vraisemblance à son récit qui surprend par son ton, son rythme et une utilisation assez réussie des scènes où la violence explose, le duo a fait appel à de jeunes acteurs sans expérience. Ils ont été repérés dans la rue après un casting sauvage. On est frappé par la justesse du jeu de Mavela, le personnage principal du film, et de Marwan, l’autre protagoniste fort au cœur de ce récit en forme de descente dans la jungle des banlieues.
Pour la petite histoire, une scène du film comprend la chanson d’Amy Winehouse, Back to Black . Les réalisateurs tenaient à inclure cette chanson dans leur long-métrage mais ils ont dû faire le forcing d’un an pour obtenir les droits d’en faire une reprise. Finalement, le père de l’artiste a donné son accord après avoir visionné ladite séquence.
Une fois encore, le petit monde du cinéma a fait montre de prudence. A l’origine, le film devait sortir le 16 mars dernier. Mais le producteur a préféré miser sur le e-cinéma devant des exploitants réticents à le programmer. La raison invoquée ? En Belgique, la sortie a été marquée par des d’incidents entre la police et des jeunes qui avaient bravé l’interdiction aux moins de 16 ans en prenant un ticket pour un autre film.
En tout état de cause, Black surprend par la stylisation de sa mise en scène. Impressionné par la mise en scène lors de sa présentation au film de Toronto, le producteur Jerry Bruckheimer a approche les deux réalisateurs pour qu’ils mettent en scène Le Flic de Beverly Hills 4. A suivre comme ont dit., mais dans un tout autre registre.

