LA QUATRIEME VOIE, de Gurvinder Singh – 1h55
avec Suvinder Vikky, Rajbir Kaur, Gurpreet Kaur Bhangu
Sortie : mercredi 8 juin 2016
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
1984, Pendjab, Inde : c’est l’acmé du mouvement militant séparatiste Sikh. Deux amis Hindous tentent à tout prix d’atteindre Amritsar. Désespérés, ils montent de force dans un train vide en direction de la ville. Sur le chemin, l’un d’eux se remémore une nuit terrible : un soir où il avait perdu son chemin en se rendant au village de sa femme, il rencontra une famille Sikh qui l’aida à retrouver sa route.
Le film évoque une situation mal connue : celle de la crise du Pendjab en Inde, en 1984, marquée par les actions des militants séparatistes sikh, la répression du gouvernement d’Indira Gandhi – on a parlé de 5
000 tués – et son assassinat en octobre de la même année par ses deux gardes du corps sikhs.
Sous une forme romancée, le cinéaste utilise cette crise comme toile de fond de son histoire. Dans le roman qui l’a inspiré, les personnages sont perdus et ne savent quelle direction prendre alors que certaines directions leur sont interdites. Un récit qui peut ressembler à un thriller métaphysique. « C’est un film plein de suspense et de peur. On pourrait presque dire que c’est un thriller même si ça n’en est pas tout à fait un car il n’essaie pas de vous manipuler », dit-il.
Venant de l’univers du documentaire, Gurvinder Singh a opté pour un casting d’acteurs non professionnels afin de conférer à son film un grand réalisme. « J’aime leur côté brut et je ne cherche pas du tout à les « dégrossir ». Je veux des acteurs qui se rapprochent des personnages mais pas nécessairement qui le deviennent. Si je leur demande de devenir quelqu’un d’autre, ils n’en seront pas capables parce que ce sont des non-professionnels. Et le film serait un échec total !« .
Avec la volonté d’un éclairage proche de celui du théâtre qui confère à bien des scènes un côté intime, plonge le spectateur au plus près des protagonistes, Gurvinder Singh signe une réalisation qui a la beauté de certaines toiles abstraites. Mais, même si le drame est vécu à travers le regard d’une famille, son récit est trop distant, et s’étire trop sur la longueur pour tenir le spectateur concerné par une des parenthèses violentes que l’Inde a connue.

