Elle, de Paul Verhoeven termine la compétition aujourd’hui, avec, au générique, une habituée de la Croisette, Isabelle Huppert qui joue une fois de plus un rôle audacieux. Le film sortira le 25 mai.
Vingt-quatre ans après Basic Instinct, Paul Verhoeven, le cinéaste hollandais un brin scandaleux, est de retour à Cannes avec Elle, un film au casting français. A 77 ans, le cinéaste a, une fois encore, opté pour un scénario féroce. C’est l’histoire de Michèle, une femme qui dirige une grande entreprise de jeux vidéo et gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est violée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux…
Cette fois, Paul Verhoeven a choisi d’adapter Oh…, roman remarqué de l’écrivain français Philippe Djian. Débuté en janvier 2015 et durant trois mois, le tournage a été soutenu et contrarié les attentats. Ainsi, il a fallu supprimer une scène devant être tournée dans un commissariat. Paul Verhoeven a été bluffé par son actrice principale et le dit : « Isabelle est indescriptible ! Obsédée par la perfection. Moi aussi, mais à ce point… J’ignorais qu’elle s’investissait autant dans chaque élément du film, au point de vouloir contrôler le moindre détail, en permanence. Elle donne son opinion sur la lumière, sur tout, et son point de vue est le bon. »
Toujours d’un calme étonnant, même au cœur de la compétition – mais c’est une habituée de la Croisette – Isabelle Huppert fait une nouvelle fois montre de sa capacité à tout donner dans un rôle : « Elle » ne se comporte pas comme une victime. Elle supporte tout, ne s’effondre jamais, malgré l’accumulation des forces qui pèsent sur elle, qu’elles soient surgies du passé, du présent, familiales, professionnelles… Au milieu de ce chaos, elle tient bon, elle surnage tout le temps, chose à laquelle je me suis beaucoup attachée pendant le tournage. »
Cannes pourrait-elle encore porter chance à une des comédiennes françaises qui prend toujours tous les risques ?
