E-CINEMA
THE END, de Guillaume Nicloux –
Avec Gérard Depardieu, Audrey Bonnet, Xavier Beauvois
Sortie : en e-Cinema à partir du 8 avril 2016
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Un homme part chasser dans une forêt familière. Mais son chien s’enfuit, son fusil disparaît… Alors qu’il se perd, une atmosphère hostile et étrange s’installe et il fait d’étranges rencontres.
Et alors ?
Guillaume Niclous raconte en ces termes l’étrange genèse de son nouveau film marquant ses retrouvailles avec Depardieu depuis Valley of Love. « J’ai fait « The End » en rêve. Je me suis dit que c’était peut-être ça l’idée, si on voulait poursuivre dans quelque chose d’intime. J’ai appelé Gérard et lui ai dit : « Veux-tu interpréter mon rôle dans le rêve que j’ai fait cette nuit ? »
Si Depardieu n’aimait pas les aventures un peu folles, cela se saurait : il a donc accepté sans barguigner de se jeter dans le bain, de camper ce personnage qui vit une sorte de cauchemar éveillé et qui, au gré de ce périple, va se soumettre à la présence de vrais scorpions ou se retrouver au réveil couvert de blattes qui grouillent sur son tee-shirt. Tout en se demandant, de séquence en séquence, s’il ne perd pas la boule.Tourné dans la forêt de Fontainebleau avec une production des plus légères, ce drame fantastique est porté de bout en bout par un Depardieu massif, énorme et essoufflé qui campe un personnage qui dérive, perdu dans les bois, et fait d’étranges rencontres jusqu’à celle de cette femme nue et qui ne dit mot. Quant à lui, il passe une bonne partie du film à appeler son chien qui a disparu lui-aussi ou se lance dans de courts monologues désespérés.
On peut être déstabilisé par un film minimaliste, entre cinéma existentiel et film de genre, et pourtant il y règne une atmosphère certaine et l’investissement physique de Depardieu fait oublier une mise en scène qui ne brille ni par son originalité, ni par son audace.

