LETTRES AU PÈRE JACOB, de Klaüs Harö – 1h24
Avec Heikki Nousiainen, Kaarine Hazard, Jukka Keinonen
Sortie : mercredi 9 mars 2016
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Condamnée à perpétuité pour meurtre, Leila est mystérieusement libérée après seulement douze ans. Envoyée auprès d’un vieux prêtre aveugle et isolé pour être sa nouvelle assistante, elle a pour tache de répondre à l’abondant courrier qu’il reçoit chaque jour. Indifférente à tout cela, Leila va tenter de profiter de la cécité de son hôte…
Et alors ?
Pour le cinéaste finnois – il est né en 1971 à Porvoo – ce film met en scène deux personnages que tout oppose : un prêtre diminué et ouvert aux autres et une ancienne taularde par vraiment avenante. Une rencontre inattendue sur fond de courrier non lu qui sert de point de départ pour exposer les différentes phases de la faiblesse humaine, de certaines petites mesquineries. Un drame aux accents bergmaniens avec, parfois, des séquences à l’humour décalé, presque à la Tati, comme en atteste les irruptions du postier un peu couard.Un scénario que le réalisateur a reçu par un pu hasard comme il le raconte : « Un jour, j’ai reçu une lettre venant d’une parfaite inconnue. Dedans, il y a avait un scénario, un nom, Jaana Makkonen, ainsi qu’un numéro de téléphone. Je n’ai pas vraiment regardé le contenu jusqu’au jour où, alité, j’ai commencé à ouvrir les pages du scénario. La surprise fut totale pour moi. Nous l’avons ensuite retravaillé avec un scénariste. »
Ce récit est porté par le jeu très abouti des deux comédiens principaux et qui, chacun leur manière, assurent une partition impeccable. Et il y a une vraie atmosphère dans toute la première partie où la rencontre entre ces deux êtres est prétexte parfois à des moments inquiétants. D’autant plus que cette maison délabrée à quelque chose d’étouffant avec ces bassines d’eau qui occupent toutes les pièces pour pallier les inondations.
Le seul hic, c’est que la deuxième partie du film et la chute manquent d’inattendu, ce qui réduit la portée initiale d’un récit fort, bien joué et original en diable…


