LEGEND, de Brian Helgeland – 2h11
Avec Tom Hardy, Emily Browning, David Thewlis, Christopher Eccleston
Sortie : mercredi 20 janvier 2016
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Dans le Londres des années 60, les jumeaux Reggie et Ronnie Kray, célèbres gangsters du Royaume-Uni, règnent en maîtres sur la capitale anglaise. À la tête d’une mafia impitoyable, leur influence paraît sans limites. Pourtant, lorsque la femme de Reggie incite son mari à s’éloigner du business, la chute des jumeaux semble inévitable…
L’histoire des frères Kray a suscité une abondante littérature – plus d’une dizaine d’ouvrages au moins – et Brian Helgeland a voulu restituer ici fidèlement le climat d’une époque en reconstituant avec minutie aussi bien le décor des pubs que l’atmosphère de ces boites de nuit où se croisaient sans hésiter gangsters et vedettes du moment.
Evoquant ces deux frères unis dans la violence, le cinéaste commente : « Je les vois comme des enfants pauvres issus d’un quartier défavorisé qui ont emprunté la seule issue qui s’offrait à eux pour réussir : la criminalité – ce qui est un point de vue très américain. J’ai toujours essayé de les considérer comme des égaux. Je ne les ai jamais méprisés, ni admirés. Un réalisateur se doit de prendre le parti de ses protagonistes. « Pour camper les jumeaux, face à la belle Emily Browning, parfaite dans le rôle de la femme qui
va faire capoter cet empire, le réalisateur a opté pour un seul et même acteur : le costaud Tom Hardy. Il dit : « Je ne voulais pas qu’il y ait une simple ressemblance entre mes deux personnages principaux, j’étais convaincu qu’en ayant recours à un seul et même acteur, la relation entre les deux frères serait beaucoup plus authentique, mais les acteurs capables de relever un tel défi se comptent sur les doigts d’une main». L’acteur est d’ailleurs plus convaincant – et moins caricatural – en amoureux transi qu’en psychopathe capable de terribles accès de violence.
Trop long – le cinéaste ne parvient pas toujours à maintenir la tension originelle sur les quelques 2h11 que dure le film- l’opus ne parvient pas à convaincre tout à fait car le réalisateur ne tranche pas vraiment entre la description de la vie criminelle et celle de la vie sentimentale, ce qui fait que les deux histoires se phagocytent un peu en chemin. Il n’en reste pas moins une description soignée du Londres des années 60 et de tout une atmosphère sociale et culturelle.

