DANSER CONTRE LA DICTATURE

DESERT DANCERS, de Richard Raymond – 1h38

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Avec Reece Ritchie, Freida Pinto, Nazanin Boniadi

Sortie : mercredi 6 janvier 2016

Je vote : 3 sur 5

Quezako  ?

Inspiré de l’histoire de Afshin Ghaffarian, un jeune iranien qui a tout risqué pour accomplir son rêve – devenir danseur – dans un pays où la danse est proscrite, c’est l’histoire d’une  jeunesse qui s’enflamme et exprime son besoin de liberté.

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Et alors  ?

« J’étais conscient que la République islamique d’Iran restreint certaines libertés que beaucoup, en Occident, considèrent comme acquises, mais je n’imaginais pas du tout que quelque chose d’aussi naturel que la danse puisse être illégal. C’était à la fois choquant et fascinant » souligne le réalisateur Richard Raymond. Le premier intérêt de ce film, malgré quelques raccourcis et simplifications, c’est de montrer la réalité de la société iranienne et d’une dictature où les interdits religieux font peser une menace permanente sur la population. Et où une bande de serviteurs zélés du régime font, malgré le vent de révolte de la révolution verte de 2009, peser bien des menaces sur la liberté des artistes.

Le film est aussi une belle évocation de la passion pour la danse, de ce désir chevillé au corps de s’exprimer par des chorégraphies les plus inventives dont le point culminant est la séquence magnifique de danse dans le désert – sans la moindre musique – qui donne son titre à l’opus. Des danses signées  Akram Khan qui a eu le difficile objectif de rendre des comédiens crédibles comme danseur. Le travail a été payant et aussi bien Reece Ritchie que Freida Pinto sont plus que convaincants dans leur rôle respectif. Confidences du chorégraphe : « Ils ont travaillé avec une intensité telle, c’était incroyable, je les admire vraiment. J’ai dit à Fredda : « Wahou, tu ne joues plus la danseuse, tu es une danseuse ! ». Bien sûr, elle n’a pas l’éventail de jeu ni la polyvalence d’une danseuse qui s’entraîne depuis toujours, mais au moins quand on la voit dans le film, on se rend bien compte qu’elle a suivi l’entraînement de danse adéquat, et qu’elle est à l’aise dans son corps.« 

In fine, Desert Dancers porte autant un regard critique sur la réalité quotidienne dans l’Iran moderne, qu’il décrit avec subtilité l’émotion d’un danseur au travail. En ce sens, il offre vraiment une production originale.

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