Alors que 007 Spectre, nouvel opus de la saga de James Bond, de Sam Mendes, sort le 11 novembre, précédé par une campagne de promotion à la hauteur du mythe, un livre retrace originalement les relations entre les aventures de 007 et la situation géopolitique collant au moment des tournages.
On connaît le cocktail gagnant des aventures de James Bond : un héros ténébreux et gonflé,
quelques belles femmes, souvent énigmatiques, parfois dangereuses, des méchants bien identifiables et surtout de l’action, de l’action et encore de l’action. Avec le précédent opus, Skyfall, Sam Mendes avait bien rajeuni ces aventures et su utiliser le charme ténébreux de Daniel Craig, un acteur rompu au jeu sur une scène de théâtre et qui n’a point perdu son âme
en se mettant à l’action.
Les amateurs des aventures de 007 comme les curieux de la situation internationale trouveront leur compte dans James Bond dans le spectre géopolitique (*), un volume très documenté où Jean-Antoine Duprat établit un parallèle entre les récits de Ian Fleming et les faits réels. De chapitre en chapitre, on découvre une foule d’informations précises sur la situation mondiale qui explique sans doute pour une partie le succès sans cesse démenti de ces aventures. Comme l’écrit l’auteur : « Suivre pas à pas James Bond, écrit-il, (…) c’est suivre les traces d’un héros résolument géopolitique, un positionnement qui est une des clefs de son succès planétaire. »
Comment ne pas voir par exemple dans l’évocation d’un Big Brother omniprésent dans 007 Spectre, l’influence de l’affaire d’Edward Snowden ? Cet homme révéla en effet en 2012 les techniques d’espionnage de la NSA avant… de se réfugier en Russie, un pays qui n’est pas vraiment d’une totale innocence dans ce domaine. Des révélations qui ont provoqué un beau scandale médiatique et une crise politique dans le monde entier. De fait, ce lanceur d’alerte a montré comment avait eu lieu des écoutes tous azimuts des téléphones portables de plusieurs grands dirigeants européens, tels Angela Merkel, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Plus loin dans le livre, l’auteur évoque les similitudes entre les péripéties afghanes de James Bond qui croise dans Tuer n’est pas jouer, Kamran Shah, le chef des moudjahidines, et la vraie rencontre qui eut lieu l’été 1981, au terme d’un périple risqué, entre Colin Figures, directeur adjoint du M16 à partir de 1979 et l’un des chefs de la résistance aux Soviétiques, le célèbre commandant Massoud.
Les aventures des vrais James Bond, les secrets des services secrets et les coulisses des missions : trois raisons de découvrir un livre plein d’informations. De quoi poursuivre agréablement le visionnage d’un Bond, vieux ou très récent…
(*) Ed. L’Esprit du temps

