LES DOLLARS DES SABLES, de Laura Amelia Guzmán et Israel Cárdenas – 1h25
Avec Géraldine Chaplin,Yanet Mojica, Ricardo Ariel Toribio
Sortie : mercredi 26 août 2015
Je vote : 2 sur 5
Quezako ?
Noeli, jeune dominicaine, se rend tous les jours sur les plages de Las Terrenas pour se prostituer. Parmi ses clients, Anne, une française d’âge mûr qui passe la fin de sa vie dans ce coin de nature préservé. Noeli rentrerait bien à Paris avec Anne. Pour Noeli, la relation, avec Anne est d’abord basée sur l’intérêt. Pour Anne, le commerce laisse vite la place aux sentiments qui deviennent de plus en plus ambigus au fur et à mesure qu’approche le moment du départ.
Ce qui touche dans l’histoire ?
Librement adapté d’un roman de Jean-Noël Pancrazi (réédité dans la collection Folio), cette histoire évoque le tourisme sexuel du troisième âge comme l’avaient fait naguère Laurent Cantet dans Vers le sud, et surtout Ulrich Seidl dans le dérangeant Paradis-Amour. Grâce à l’interprétation très sensible et juste de Géraldine Chaplin, et par l’utilisation des gros plans qui tentent de capter les émotions à fleur de peau, le film parvient à nous faire vivre l’intimité de ces deux femmes que tout oppose, l’âge et les intérêts. « Notre film est une libre adaptation du roman. Il s’approprie des éléments qui contribuent à la création d’une atmosphère, d’un monde intime, celui d’Anne et de Noeli. Un amour impossible, la préoccupation de l’autre et la solitude » notent les réalisateurs.
Certaines séquences, comme celle dans le magasin de vêtements et la discussion très libre entre Anne et la vendeuse, sonnent juste et en disent plus long qu’un discours sur la solitude de cette femme d’un âge certain en quête d’une histoire d’amour durable.
Il manque à ce film une nervosité et quelques aspérités dans le scénario pour vraiment nous embarquer dans cette histoire d’amour promis à un échec. Il y a dans le paysage une langueur qui se communique à l ‘histoire et pousse le récit à une monotonie certaine et à une répétition des motifs. Les réalisateurs auraient pu ainsi pousser plus avant les relations de Noelie et de son compagnon, un brin souteneur sur les bords. Le jeu du mensonge est évoqué mais pas suffisamment pour donner une vraie épine dorsale à un récit joliment filmé pourtant et avec une caméra qui reste pudique de bout en bout.


