UNE JEUNE FEMME FATALE

laninadefuego1LA NIÑA DE FUEGO, de Carlos Vermut – 2h07

Avec José Sacristán, Bárbara Lennie, Luis Bermejo

Sortie : mercredi 12 août 2015

Je vote : 3 sur 5

 Quezako?

Bárbara est une belle femme vénéneuse et psychologiquement instable, que son mari tente de contenir. Damiàn n’ose pas sortir de prison de peur de la revoir. Luis veut la faire chanter mais ne réalise pas encore qu’il joue avec le feu. Le trio se retrouve plongé dans un tourbillon de tromperies où la lutte entre la raison et la passion tourne à la guerre des nerfs…

Et alors ?

laninadefuego2Jouant sur une narration pleine de ruptures , Carlos Vermut signe avec ce deuxième film une réflexion sur le mensonge et la vengeance. En mêlant plusieurs destins, plusieurs personnages que rien, a priori, ne doit les conduire à se croiser, il réalise un film à l’atmosphère inquiétante où il y a force ellipse. Confidences du cinéaste : « Dans « La Niña de Fuego », le personnage d’Oliver explique pourquoi, en Espagne, la corrida est toujours très bien vue par la population, que l’Espagne n’a pas encore réglé son conflit profond entre l’émotion et la raison, et c’est de là que vient la fascination pour le combat entre instinct et raison qui se déroule dans l’arène. « La Niña de Fuego » est né de cette obsession pour cette lutte qui, à des degrés divers, est sous-jacente chez tous les êtres humains. Et c’est ce qui fait de nous des êtres en conflit permanent. Je voulais utiliser les moyens offerts par la narration cinématographique pour aborder ce sujet. »

Jouant sur des contrastes forts entre l’univers ripoliné de l’appartement bourgeois de Bárbara, laninadefuego3celui luxueux du maître aux jeux pervers et les bars de quartiers à l’ancienne, avec les jambons accrochés aux murs, les bouteilles à moitié vides et un brin poussiéreuses, Carlos Vermut sait saisir l’atmosphère d’un quotidien le plus banal pour le mettre au service d’une histoire violente, perverse et où les personnages sont comme des pantins jetés dans le bruit et la fureur.

Le récit a de quoi déranger un spectateur amateur de sujet linéaire, mais le film reste d’une certaine force. Un opus dérangeant marqué par la présence de Bárbara Lennie, qui joue avec une grande conviction la partition difficile de cette jeune femme qui va à sa perte, en conservant une sorte d’innocence.

Un polar à la beauté fascinante mais qui peut en dérouter plus d’un.

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