LE GARÇON INVISIBLE, de Gabriele Salvatores – 1h40
Avec Ludovico Girardello, Valeria Golino, Fabrizio Bentivoglio
Sortie : mercredi 15 juillet 2015
Je vote : 2 sur 5
Quezako ?
Michele habite dans une ville tranquille au bord de la mer. Le garçon n’est pas aimé à l’école, ce n’est pas un bon élève et il n’excelle dans aucun sport. Mais, ça lui est égal. Il lui suffirait d’être remarqué par Stella, la fille qu’il ne peut pas s’empêcher de regarder en classe même s’il a le sentiment d’être totalement transparent à ses yeux. Un jour, une découverte extraordinaire vient bouleverser son train-train quotidien : Michele se regarde dans le miroir et découvre qu’il est invisible. Il va vivre une aventure incroyable.
Et alors ?
Les Américains savent très bien faire ce type de films qui se jouent, avec une belle dose d’humour, sur plusieurs registres en partant de l’univers des super-héros Marvel. Gabriele Salvatores est visiblement fasciné par ce registre où le fantastique vient bouleverser la réalité. Il explique : « Même si le fantastique n’est pas très présent dans notre cinéma, il a nourri les jeunes générations. Notre culture moderne, basée sur la forme esthétique du réalisme, s’est enrichie de nouvelles idées et de nouveaux imaginaires. Le concept même de réalisme, après la
découverte de l’inconscient et l’avènement de la « réalité virtuelle », devrait être redéfini. Comme le dit Spiderman : « De grands pouvoirs génèrent de grandes responsabilités ». Parmi tous les superpouvoirs, l’invisibilité est celui qui est le plus intime et le plus discret : on ne peut pas voler dans les airs, on ne devient pas une torche humaine, on n’abat pas les murs… On peut seulement disparaître. Un superpouvoir de l’âme. Une phrase m’a toujours frappé, celle de Stan Lee, l’auteur de Spiderman chez Marvel : « Des super-héros avec des supers problèmes ! ».
Une belle ambition mais, au fil du récit filmé dans les décors surannés de Trieste, le réalisateur nous perd en multipliant les pistes sur des genres différents et même s’il instille parfois une dose d’humour. Entre l’accident nucléaire, les espions russes, le harcèlement en classe et l’histoire d’amour entre adolescents, il ne parvient pas à trouver une vraie épine dorsale à son scénario.Le spectateur devient alors vite étranger à ces aventures où l’on passe des échanges cruels entre ados à une étrange silhouette d’aveugle qui déambule dans les rues. Il y a pourtant quelques notes justes dans l’histoire comme le portrait de cette mère policière célibataire, très finement campée par Valeria Golino et qui mène une vie professionnelle très prenante tout en étant une mère attentive sans être oppressante. Elle souligne : « Bien qu’elle soit très présente et très proche de son fils, à un moment donné, elle a le sentiment de ne plus arriver à le comprendre. Son fils change, peut-être ne fait-il que grandir mais dans notre histoire, il découvre qu’il a un super-pouvoir. Et c’est peut-être l’excès d’amour qui empêche Giovanna de comprendre ce qui est en train d’arriver à son fils. »
Mais l’histoire est trop décousue pour qu’on puisse apprécier le nouveau film d’un cinéaste de L’été où j’ai grandi. Dommage…



