De son vrai nom Michel Demitri Chalhoub, Omar Sharif, était devenu une figure légendaire du cinéma avec des films comme Lawrence d’Arabie et Docteur Jivago. Il vient de mourir au Caire, à l’âge de 83 ans.
« Il est mort cet après-midi d’une crise cardiaque au Caire. Il était dans un hôpital spécialisé pour les patients atteints d’Alzheimer« . Par cette déclaration, son agent Steve Kenis a annoncé depuis Londres la mort d’Omar Sharif. Né à Alexandrie en 1932 dans une famille d’origine
libanaise, Omar Sharif a connu une carrière précoce après avoir suivi un cursus dans une école réputée d’Egypte, le Victoria College. L’occasion de croiser bien des fils des familles influentes du monde arabe, comme le roi Hussein de Jordanie.
Il a tout juste 21 ans quand Youssef Chahine repère le jeune homme et le fait débuter dans Ciel d’enfer, au côté de Faten Hamama, grande actrice égyptienne qu’il épouse la même année mais dont il divorcera ensuite. Sélectionné à Cannes en 1954, le film permet à Omar Sharif une reconnaissance rapide. Il devient une des grandes figures d’un cinéma égyptien alors très développé.
Le succès international ne va pas tarder. Ce sera dans le rôle d’Ali Ibn El-Kharish dans Lawrence d’Arabie, en 1962, face à Peter O’Toole. Un rôle qui permet au comédien de décrocher un Golden Globe du meilleur second rôle. Trois ans plus tard, David Lean lui offrait un nouveau rôle marquant dans Le Docteur Jivago. On ne compte plus ensuite les apparitions au cinéma d’un artiste qui a tournée dans une soixantaine de films.
Parlant plusieurs langues, Omar Sharif avait, à partir des années 70, beaucoup travaillé en France et on l’a vu donner la réplique à Catherine Deneuve dans Mayerling et à Jean-Paul Belmondo dans Le Casse.
C’était en jouant le rôle-titre de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, une adaptation du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt qu’Omar Sharif avait refait une apparition remarquée en 2003 au cinéma. Ce rôle lui avait valu le César du meilleur acteur et un Lion d’Honneur au Festival de Venise.
L’homme était aussi un champion international de bridge et il jouait aussi au ambassadeur de charme du journal Tiercé Magazine, ce qui l’avait conduit à figurer dans plusieurs publicités à la télévision.
C’est cet artiste à la classe légendaire qui vient de tirer sa révérence en toute discrétion.
