L’EVEIL D’EDOARDO, de Duccio Chiarini – 1h26

avec Matteo Creatini, Francesca Agostini, Nicola Nocchi

Sortie : mercredi 17 juin 2015

Je vote : 3 sur 5

Quezako  ?

Toscane. C’est l’été sur la côte italienne. Pour Edoardo 17 ans le temps des premiers émois est venu. Maladroit et timide avec les filles, il découvre que le sexe est plus compliqué que ce qu’il pensait…

Et alors ?

Pour son premier long métrage, Duccio Chiarini parvient à un vrai miracle d’équilibre en évoquant, pourtant sans détour, le rapport au sexe et le passage à l’acte à travers le parcours hésitant du jeune Edoardo qui est gênée par un  petit souci morphologique. Il le fait en distillant au cours de l’histoire des moments non dénués d’humour, notamment avec la crise de couple de ses parents, la séquence avec la prostituée ou encore l’obsession de la petite sœur d’Edoardo pour que son chien s’accouple enfin.

Pour ce récit, le cinéaste s’est largement inspiré de son propre parcours comme il le dit : « L’histoire vient d’une expérience autobiographique, même si je ne m’identifie pas à Edoardo. J’ai juste essayé de me souvenir de ce qu’on ressent quand on est amoureux d’une jeune fille que l’on voit chaque été, parce que j’avais vécu quelque chose de similaire. Je correspondais avec une fille que je voyais en vacances et j’ai gardé toutes les lettres de ces années. Non seulement les lettres que j’ai reçues de la fille mais aussi les lettres que je lui ai écrites. J’avais tout photocopié. Quand le tournage a débuté, j’ai donné aux acteurs principaux, Matteo et Francesca, les lettres de mon adolescence pour qu’ils puissent imaginer cette relation et pour qu’ils joignent leur expérience personnelle à la mienne. » Contrairement à bien des teen-movie, même dans la séquence avec le poulpe qui aurait pu être scabreuse, Duccio Chiarini ne sombre jamais dans la vulgarité et parvient à exprimer tous les émois d’une jeunesse qui découvre la sensualité.

Il est servi par un casting impeccable, notamment par Matteo Creatini, découvert à quelques jours du début du tournage, et qui promène sa silhouette de personnage de BD dans cette chronique d’un amour à la plage. Conclusion du cinéaste : « J’ai toujours pensé que j’allais travailler avec des acteurs non professionnels car j’avais envie de fraicheur et de naturel. »