LA GRIFFE CAVANNA

503253CAVANNA, JUSQU’À LA DERNIÈRE SECONDE, de Denis Robert et Nina Robert, 1h30

Documentaire

Sortie : mercredi 17 juin 2015

Je vote : 3 sur 5

Quezako ?

Portrait au long cours sur François Cavanna, le créateur de Charlie Hebdo et de Hara Kiri, l’inventeur de la presse satirique, l’auteur des Ritals et d’une soixantaine d’ouvrages, disparu fin janvier 2014. Le film repose sur des entretiens avec Cavanna réalisés peu de temps avant sa mort, des archives oubliées et des témoignages inédits comme ceux de Siné, Willem, Delfeil de Ton et Sylvie Caster.

Et alors ?

C’est parce qu’il a été confronté à une génération d’étudiants en journalisme dont la majorité ne savait pas qui il était que Denis Robert (ci-dessous) a décidé de se lancer dans ce portrait d’un homme à la plume aussi libre que l’esprit. Et qui, 100647avec la bande d’Hara Kiri, a révolutionné quelque chose dans la vie de la presse. Comme il a marqué la littérature avec des livres comme Les Ritals. On le mesure, s’il fallait encore s’en convaincre,  en découvrant par exemple dans ce doc un plateau d’Apostrophes où un écrivain comme Michel Tournier lui rend un hommage appuyé.

Denis Robert et sa fille ont pris le temps de confesser un Cavanna luttant dignement contre la maladie de Parkinson – ses propos sur sa difficulté d’écrire sont aussi dignes qu’émouvants – pendant un tournage au long cours. Denis Robert raconte : J’ai toujours pensé que le film devait avoir un rythme doux et lent. Un peu comme lui sur la fin. Il nous fallait du temps pour raconter le vrai roman de Cavanna. Je n’imaginais pas un film sur lui – compte tenu de la matière de nos entretiens – de moins de 90 minutes. » Le documentaire est aussi passionnant par les témoignages de dix personnalités – évidentes comme celui de Siné, plus inattendu avec son ami paléontologue Pascal Tassy – qui permettent de mieux cerner une personnalité complexe et attachante et un homme qui aimait la vie. Et qui se définit comme un « esclave de chose écrite. » Le portrait gouleyant d’un anarchiste au si doux sourire et qui militait surtout pour l’intelligence et la non-violence. Et qui disait tout de go : « La norme, c’est l’abomination ! »

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