Sur les écrans le 2 juin, Parole de Kamikaze recueille le témoignage du dernier de ces guerriers, rongé par la culpabilité.
C’est l’histoire d’un témoignage aussi unique que choc. A 21 ans, Fujio Hayashi s’est porté volontaire pour la toute première opération kamikaze menée par l’armée impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Toute sa vie, il ne cessera de penser à ces dix-huit mois de guerre qui le hantent. En recueillant le témoignage du dernier des kamikaze, Masa Sawada et Bertrand Bonello tracent le destin d’une personnalité hors du commun.
Pour ce doc, Masa Sawada n’a pas opté pour des images d’archives pour centrer son film sur le témoignage du vieil homme qui livre ici une sorte de témoignage testamentaire. Une manière de faire une analyse socio-politique du Japon comme le réalisateur le souligne : « Pour moi « l’esprit kamikaze » est encore très présent au Japon. Dans ce documentaire, je ne voulais pas faire un exposé sur le fait kamikaze, ni filmer quelqu’un qui raconterait la guerre. Je voulais recueillir les moments de la vie d’un homme dans des conditions extrêmes. Hayashi vit depuis près de soixante-dix ans avec le poids de la mort de ces jeunes hommes qui étaient parfois ses amis, il a toujours à l’esprit ses années de kamikaze. Je crois que cela reflète le Japon : le système social et les gouvernements ont peut-être changé mais les valeurs japonaises sont restées les mêmes. »
Un documentaire qui porte un regard froid sur une époque de folies meurtrières dans laquelle des hommes « ordinaires » furent plongés.
