Loin de la foule déchaînée, sur les écrans le 2 juin, est une illustration du drame victorien à travers l’histoire entre une jeune femme indépendante qui refuse la main d’un fermier aisé. Une adaptation d’un classique de la littérature anglaise signé Thomas Hardy.
Fils d’un tailleur de pierre, Thomas Hardy (1840- 1928) est un poète et romancier anglais de renom,très représentatif du courant naturaliste anglais. Même s’il se considérait d’abord comme poète, il écrivit des romans pour gagner sa vie et a signé une œuvre qui se situe le plus souvent dans une région fictive de campagne, le Wessex. Jugé trop pessimiste, son univers n’aura une vraie reconnaissance qu’après la mort du romancier. Le cinéma avait déjà
adapté son classique, Tess d’Uberville, paru en 1891, à plusieurs reprises et l’on se souvient du magnifique film signé par Roman Polanski en 1979.
Avec Loin de la foule déchaînée – qui paraît aujourd’hui en version de poche (*)- et qui était son quatrième roman sorti en 1874, Hardy scrute l’Angleterre rurale devenu le décor de passions amoureuses à travers le portrait d’une jeune femme, Bathsdeba Everdene, indépendante qui refuse la main d’un fermier aisé. Or ce jeune paysan, Gabriel Oak, est soudain ruiné et se retrouve réduit à trouver du travail dans une ferme, qu’il vient de sauver d’un incendit et dont la propriétaire n’est autre que… Bathsdeba Everdene, rendue riche par un héritage.
Pour cette adaptation, Thomas Vinterberg a fait appel à une comédienne habituée des films historiques et notamment des œuvres littéraires : elle a notamment tourné dans le Gatsby le magnifique, de Baz Luhrmann. Elle évoque ainsi son rôle : « Ce que j’ai profondément aimé dans « Loin de la foule déchaînée », c’est la modernité et la force de son personnage principal. Ses combats contre la misogynie sont toujours les nôtres. »
Remarqué par le film désormais culte, Festen, le réalisateur danois tourne ici son troisième film en anglais en prenant le risque d’une adaptation littéraire. Il dit même : « J’aime m’aventurer dans de nouveaux territoires. Dans cette histoire, les personnages sont fascinants et les revirements de situation sont constants, et c’est ce qui donne lieu à une formidable dramaturgie, quelle que soit l’époque. »
Et pour décrire cette femme jalouse de sa liberté et courtisée par trois hommes, le cinéaste a tenu à avoir le côté spectaculaire du visuel de certaines fresques célèbres du cinéma, comme le note Kave Quinn, le chef décorateur du film : « Thomas tenait à ce que les paysages et les personnages aient une dimension spectaculaire, proche de films comme « Docteur Jivago »ou « 1900 » avec des arrières-plans grandioses. »
On saura vite si le grand public a eu envie de plonger dans cette Angleterre rurale d’un autre siècle.
(*) Ed. de l’Archipel
