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INTRUSION, de Xavier Palud- mini-série de 3X52′

avec Jonathan Zaccaï, Judith El Zein, Marie Kremer

Diffusion sur Arte, le jeudi 28 mai, 20h50

Je vote : 3 sur 4

Quezako ?

Philippe est un pianiste qui monte. Obsessionnel et perfectionniste, il travaille dur pour préparer une série de concerts à l’opéra de Strasbourg. Son monde, jusqu’ici rangé et ordonné, se fissure le jour de ses quarante ans. Des acouphènes de plus en plus violents et des visions étranges entament sa concentration. Il est le seul à entendre des fausses notes sur son piano. Sans rien pouvoir contrôler, Philippe est en train de basculer dans un autre monde… Un monde gouverné par ses peurs, par ses angoisses et surtout par un traumatisme profond qu’il a refoulé il y a plus de trente ans  ans, lorsqu’il était encore petit garçon.

La performance d’un comédien

Sans dévoiler le sel de ce thriller psychologique aux accents fantastiques et qui a reçu le prix de la Meilleure fiction au Festival de Luchon, cette mini-série permet de retrouver une fois de plus sur le petit écran un comédien au parcours tranquille mais sûr : Jonathan Zaccaï. Un comédien, réalisateur et scénariste belge, né à Bruxelles en 1970, et dont le visage est devenu familier aux spectateurs comme aux téléspectateurs. Il est vrai, le printemps lui sourit sur le petit écran où il passe tour à tour de ce rôle de pianiste torturé à celui du geek des services secrets du Bureau des légendes, sur Canal + sans oublier celui du vacancier cool et père de famille d’Hôtel de la plage, sur France 2.Désormais, ce comédien que le grand public a découvert en 2004 dans Le Rôle de sa vie, aux côtés de Karin Viard et Agnès Jaoui, joue les premiers de cordée et se paye même le luxe de faire des variations assez subtiles avec un double rôle dans cette série sans forcer le trait.

Il souligne : « Je ne me suis pas dit que j’allais faire une performance d’acteur. Il y a des précédents dans les films de jumeaux… La référence absolue, c’est Jeremy Irons dans « Faux semblants », de David Cronenberg. J’y ai pensé bien sûr, mais très modestement. Faire passer ce que ces deux personnages ont à raconter, c’était déjà beaucoup.  Avec Xavier Palud, on a beaucoup discuté de leurs différences et de leurs ressemblances. Est-ce que ce sont deux parties de la même personne, est-ce que ce sont deux personnes différentes ? On travaillait les dialogues, les situations, en s’efforçant de rendre les choses crédibles. Chaque journée de tournage était riche en émotions car je n’avais quasiment que des scènes importantes à jouer. « 

Venant du cinéma d’auteur, le comédien passe sans coup férir en tête d’affiche d’une série de prestige ambitieuse en forme de minutieuse descente aux enfers. Perfectionniste, Jonathan Zaccaï – qui avait dix ans de violon derrière lui-  a pris cette fois des cours de piano pour préparer les scènes de concert où il est au demeurant très crédible. En conclusion, il salue le courage d’Arte d’avoir misé sur un tel scénario : « Je ne suis pas sûr qu’un long-métrage pourrait se monter avec une histoire pareille. « 

SI le petit écran lui réserve une place de choix en ce moment, Jonathan Zaccaï a un rêve en tête : « réaliser un bon film« , après l’accueil pas très tendre du premier, JC comme Jésus- Christ en 2012. Mais l’homme a assez de souffle pour repartir du bon pied et surprendre encore.