Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes ce soir – et donc hors compétition- le nouveau film de Robert Guédiguian, Une histoire de fou, revient sur le génocide arménien. Il sortira en salles le 11 novembre prochain.
génocide arménien, mais à travers plusieurs points de vue. L’action commence par une partie d’échecs à Berlin en 1921 alors Talaat Pacha, le principal responsable du génocide arménien, est exécuté dans la rue par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte. Soixante ans plus tard, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, dont les parents (Ariane Ascaride et Simon Abkarian) tiennent une épicerie à Marseille, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Un jeune cycliste qui passait là par hasard, Gilles Tessier, est gravement blessé… mais va tenter de comprendre les motivations des uns et des autres.Un film que le cinéaste a tourné à Montreuil, près de Paris où il habite et, bien sûr, à Marseille – sans oublier Beyrouth – mais en privilégiant les décors extérieurs. Il soulignait sur le tournage : « Je n’aime pas travailler en studio, ça manque de vie. Alors certes, il y a des problèmes de bruit et de lumière à régler, mais ça donne une atmosphère plus spontanée et cela se voit à l’écran. » Le choix de cette petite ville à l’est de la Capitale n’est pas uniquement dû à la proximité de son lieu de résidence. « On trouve encore dans cette ville des endroits qui sont restés un peu figés dans les années 1980, et c’est ce qu’on recherchait » concluait-il.
Evoquant les raisons qui l’ont poussé à choisir un tel sujet sujet, le cinéaste ajoute : « D’abord parce que c’est le centenaire du génocide arménien et que je devais participer d’une manière ou d’une autre à cette triste commémoration. Cela dit, ce n’est pas un ovni dans le paysage de mon cinéma puisque j’avais réalisé auparavant « L’Armée du crime » et « Le Voyage en Arménie ». L’idée est venue parce que j’avais finalement trouvé le point de vue. J’ai rencontré un jeune Espagnol qui a sauté sur une bombe. Trois ans après, il avait rencontré ceux qui avaient posé cette bombe. J’ai voulu donc réaliser un film sous le regard d’une victime innocente. »
