CHRISTINA NOBLE, de Stephen Bradley – 1h40
avec Sarah Green, Deirdre O’Kane, Brendan Coyle
Sortie : mercredi 20 mai 2015
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Lorsqu’elle arrive au Vietnam – un pays qu’elle n’aurait pas su situer sur une carte – Christina ignore ce qu’elle vient y chercher. Guidée par une intuition, cette irlandaise de caractère pressent qu’ici sa vie va changer. Sa rencontre avec deux petites orphelines livrées à elles-mêmes la renvoie à son propre passé. Celui d’une gamine des quartiers déshérités de Dublin, qui, elle aussi, a connu la pauvreté, la violence, l’abandon… Pas d’hésitation : la main qu’on ne lui a pas tendue à l’époque, elle va la tendre maintenant à ces fillettes et leur rendre leur enfance. Ce qu’elle ignore encore, c’est qu’il y en aura bientôt des milliers. Pour tous ces enfants, Christina va devenir “Mama Tina ».
Et alors ?
Ce film a le mérite de nous faire découvrir la vie incroyable de Christina Noble, une irlandaise qui est devenue militante pour les Droits de l’enfant. Née en décembre 1944, l’enfant a grandi dans une famille très pauvre et, à la mort de sa mère, elle est placée dans un orphelinat catholique et séparée de sa famille. S’échappant à l’âge de 16 ans, elle se retrouve seule dans la rue. Victime d’un viol, elle se retrouve mère d’un enfant que l’institution catholique lui retire de force pour la faire adopter. Mariée à Mario Pistolas, un homme avec lequel elle a eu trois enfants, mais qu’elle quitte suite à des violences conjugales, Christina Noble quitte tout en 1989 pour s’installer au Vietnam et y fonder une fondation pour les enfants les plus démunis, la Christina Noble Children’s Foudation, à Hô-Chi-Minh Ville. Pour justifier ses engagements courageux, elle dit : « L’amour est une arme puissante. Quand on l’a on peut se battre pour les autres. J’ai donné aux enfants la chance et les choix que je n’ai jamais eus. »
Deirdre O’Kane a suivi et observé Christina Noble dans sa fondation au Vietnam pendant deux semaines avant de se lancer dans le tournage. De fait, elle réussit une jolie performance en se glissant dans la peau d’une femme pas vraiment banale et dont on mesure, de séquence en séquence, qu’elle a une volonté en acier trempé. Quant à la vraie Christina Noble, elle a été consultante pour le scénario et n’a eu qu’une demande : le retrait de deux lignes dans le script, car elle ne s’y reconnaissait pas. Grâce à son parcours hors du commun, elle a été nommée par le Time en 2003 parmi les «36 héros qui ont inspiré le monde».
Tourné très classiquement, mais en captant le grouillement d’une ville comme Hô-Chi-Minh Ville, ce film est un bel hommage à cette femme doté d’un caractère pas banal, même s’il n’évite pas les pièges d’un certain pathos. Et il montre aussi , les blessures qu’un pays comme le Vietnam garde de ces longues années de guerre….
ZOOM SUR LA CNCF
Existant depuis 1991 au Vietnam, la Christina Noble Children’s Fondation s’est aussi développé en 1997 en Mongolie. Organisation humanitaire, ellevient en aide aux enfants défavorisés de ces deux pays. Sa vocation ? À accueillir les enfants dans un cadre familial et communautaire. En vingt ans d’existence, plus de 600 000 enfants ont pu être secourus. la CNCF travaille dans quatre domaines majeurs : l’éducation et l’insertion professionnelle, l’hébergement, les soins médicaux, la lutte contre l’exploitation.
