IRVIN YALOM – LA THERAPIE DU BONHEUR, de Sabine Gisiger – 1h17
Documentaire
Sortie : mercredi 20 mai 2015
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Quezako ?
Irvin Yalom, professeur émérite de psychiatrie à l’Université de Stanford, est également auteur de nombreux romans pédagogiques, devenus des best-sellers. La caméra le suit dans son quotidien, dans son rôle de mari, de père et également en sa qualité de psychothérapeute. Irvin Yalom revendique une thérapie existentielle, nous éclairant sur nos doutes, nos angoisses, notamment sur notre rapport à la mort et sur le sens de la vie, questions à la fois intimes, personnelles mais néanmoins universelles et nous guide, en instaurant une relation forte avec son patient, vers le bonheur.
Pour la réalisatrice née en 1959 en Suisse, l’envie de faire le portrait de ce psychothérapeute est né d’une blessure personnelle : la mort de son père il y a treize ans qui lui fit prendre conscience de l’éphémère de la vie et de la nécessité de vivre l’instant présent. Les livres d’Irvin Yalom ont été pour elle une aide. Elle a voulu vulgariser par un documentaire les enseignements de ce psychothérapeute pour en faire bénéficier le plus grand nombre. « Nous sommes tous régulièrement confrontés à des questionnements intérieurs : savoir qui nous sommes, ce qui nous pousse et nous motive et comprendre, quel est le sens de tout cela. J’ai souhaité faire un film qui ait un effet cathartique sur les spectateurs, effet que j’ai ressenti à la lecture des livres d’Irvin Yalom – un film qui inspire les gens à réfléchir sur eux-mêmes et sur leur existence » souligne t-elle.
Avec ce portrait chaleureux et intime, avec notamment les séquences entre Irvin et son épouse ou le repas familial lors des vacances dans leur maison du Lubéron, même s’il n’est pas exempt de quelques longueurs, la cinéaste permet de
mieux cerner la philosophie de vivre d’un homme dont le parcours fut celui d’un self made man.
Issu d’un milieu modeste de Washington, il a passé son adolescence avec sa sœur ainée au-dessus de l’épicerie que possédaient ses parents. Une enfance plutôt mélancolique comme il le raconte : « Je n’étais pas heureux. Je ne pouvais pas sortir : c’était trop dangereux, et à l’intérieur de la maison, ce n’était pas facile non plus. Mes parents étaient d’un autre monde, un monde ancien, tourné vers le passé. Ils n’étaient pas “modernes”, ne comprenaient pas grand-chose à la culture américaine et n’avaient pas vraiment le temps de s’occuper de nous. »
Ce qui n’a nullement empêché le futur praticien – et également auteur à succès – de dépasser ses origines modestes et faire une carrière brillante. A écouter ce thérapeute à la voix douce et chaude – qui connut un déclic en assistant, alors qu’il n’avait que 10 ans, à l’infarctus de son père- on mesure comment tout son travail consiste à mieux vivre son présent, en se libérant de certains névroses du passé pour appréhender l’avenir plus sereinement. Un enseignement qui s’appuie, comme on le voit tout au long du documentaire, sur les expériences personnelles d’Irvin Yalom. Il dit notamment : « Je ne veux pas apparaître comme un être omniscient. Ce n’est pas le rôle d’un bon thérapeute à mon avis. Je parle de ce que je connais, mais aussi de ce que je ne connais pas. Je donne mes réponses aux questions quand je le peux. Il m’arrive même de me dévoiler.

