Disparu en octobre 1985, Orson Welles aurait eu 100 ans le cinéma. Cannes lui rend hommage aujourd’hui en projetant notamment le film-documentaire, Orson Welles, Autopsie d’une légende.
C’est le documentaire sur un géant du cinéma, un artiste qui a couru toute sa vie après des subsides après avoir, très jeune, révolutionne le cinéma avec Citizen Kane. Elisabeth Kapnist. Son film a l’ambition de faire découvrir l’homme derrière sa légende. Un parcours et il nous entraîne dans le dédale de sa fantaisie et de ses humeurs. Un monstre sacré célébré à Cannes avec la projection de trois de ses films célèbres – Citizen Kane, La Dame de Shanghaï et Le Troisième Homme, en haute définition
Alors que la sortie de son ultime film, The Other Side of the Wind, jamais montré, continue de nourrir bien des fantasmes, et dont le réalisateur Peter Bogdanovich, ami fidèle de Welles, porte la lourde charge de l’exhumation de cet objet mythique, un ouvrage iconoclaste de Peter Biskind, En tête à tête avec Orson Welles sort chez Robert Laffont et fait déjà parler de lui. Pendant deux ans, de 1983 à 1985, Orson Welles et Henry Jaglom ont déjeuné ensemble chaque semaine au restaurant « Ma Maison », à Hollywood, à une époque où le cinéaste voulait écrire son autobiographie. Il ne savait pas que son ami, un réalisateur du Nouvel Hollywood et ami de Jack Nicholson, avait un magnétophone caché sur lui et a enregistré leurs conversations.
On y découvre un cinéaste qui n’a rien perdu de son mordant et qui dit dès la page 132 : « J’aurais dû prendre ma retraite après « Citizen Kane ». Preuve qu’il n’est pas facile de perdre son addiction au cinéma quand on y a goûté même s’il fallut à Welles batailler toute sa vie pour mener à bien ses projets. Quand il y est arrivé…
Il y a aussi un homme aux propos parfois désenchantés sur l’industrie, Hollywood, les femmes de sa vie… Et qui sait dégainer sec. Ainsi quand il évoque Richard Burton, « un minable affublé d’une femme célèbre. » Sans doute, Welles n’aurait jamais laissé publier ces lignes de son vivant. Trente ans après sa mort, ces conversations montrent le mythe sous un jour nouveau, et un vieil homme qui, au terme de sa vie, est attaqué de toute part. Trente ans après sa mort, ce génie rebelle reste, on le voit, incroyablement présent.
