Avec La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot, Catherine Deneuve revient à Cannes pour marquer son ouverture avec un drame où elle joue un juge pour enfants.
En retrouvant Emmanuelle Bercot dans La Tête Haute, la comédienne croise à nouveau le chemin d’une réalisatrice qui lui avait offert un joli personnage de femme libre en 2013 dans Elle
s’en va. Cette fois, Catherine Deneuve joue une juge pour enfants portée par la volonté de sauver des gamins perdus. L’histoire réunit Benoît Magimel qui joue un éducateur, Sara Forestier campant une mère perdue et Rod Paradot, qui, dans la peau du jeune délinquant, fait déjà figure de révélation du film pour sa première apparition à l’écran. Pour Emmanuelle Bercot, la complicité de Catherine Deneuve a été capitale pour mener à bien son long métrage : « Tous ses rôles nous habitent inconsciemment, nous cinéastes. Il faut se l’approprier : j’avais envie de découvrir des choses chez elle. Elle a réussi à me surprendre par sa liberté de jeu, par la façon dont elle s’est abandonnée, par tous les cadeaux qu’elle m’a fait dans ce film. »
D’abord étonnée par la proposition de la réalisatrice, la comédienne a, comme d’habitude, joué le jeu sans barguigner pour défendre une histoire pleine d’humanité. Elle déclare : « J’ai été sidérée quand je suis allée au tribunal de voir ces jeunes, étonnés du temps et de l’écoute qu’on
leur accorde. Là, je me dis, on est dans une vraie démocratie ! Je trouve qu’on peut être fiers de notre pays, de ces moyens qu’on a décidé de consacrer à ces mômes pour les sauver. C’est formidable. C’est ce que montre aussi le film. » Revenant sur son personnage, elle ajoute : « Emmanuelle Bercot m’a poussée à être plus dure que je l’aurais été. Moi, j’avais peur d’être trop cassantes car mes scènes sont celles où j’annonce des faits, des dates, c’est très sec. »
En tout cas, Catherine Deneuve n’aura pas à subir à Cannes ce qu’elle nomme, elle-même, une « épreuve pour les acteurs » car La Tête haute ne figure pas dans la course aux titres. Pour autant, elle marque une fois encore de sa présence un festival où elle est apparue à plus de dix reprises depuis la présentation, en 1964, des Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, qui rafla la Palme d’or ! Sans oublier ce soir de 1987 où elle remit à Maurice Pialat, sous les sifflets et autres huées, la Palme d’or pour Sous le soleil de Satan.
