ALBERT DUPONTEL BIEN EN SELLE

EN EQUILIBRE, de Denis Dercourt – 1h30

Avec Albert Dupontel, Cécile de France, Marie Baümer

Sortie : mercredi 15 avril 2015

Je vote : 3 sur 5

250015Quezako ?

Marc est cascadeur équestre. Un grave accident sur un tournage lui faire perdre tout espoir de remonter un jour à cheval. Florence est chargée par la compagnie d’assurances de s’occuper du dossier de cet homme brisé. Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres…

Et alors ?`

Huit ans après Fauteuil d’orchestre, Albert Dupontel et Cécile de France se retrouvent à l’affiche d’un film où la musique, même si elle n’est pas le cœur de l’histoire, tient une place importante. Pour 251734les besoins du scénario,  Cécile de France a tenu à jouer les morceaux voulus par Denis Dercourt. Devant une telle volonté, celui-ci a même rajouté une scène d’audition à la fin du film. Mais En équilibre est surtout le récit d’un combat : celui d’un homme, blessé par la vie, et qui est prêt à tout pour retrouver ses sensations de cavalier, même diminué.

Cette fois, Denis Dercourt a adapté un roman, celui de Bernard Sachsé, Sur mes quatre jambes, où l’auteur raconte son parcours après avoir perdu l’usage de ses jambes suite à un accident de tournage en 1994. Une histoire qui a touché le réalisateur , qui est musicien de formation, au point de vouloir l’adapter mais librement sur grand écran en établissant un parallèle avec d’autres univers : « La peur de l’accident, qui empêcherait d’exercer l’activité à laquelle vous vous consacrez depuis votre plus jeune âge, est une constante chez les musiciens. Plus profondément, ce thème d’un homme qui se reconstruit avait une forte résonance en moi. » Bernard Sachsé a d’ailleurs été conseiller technique sur le tournage pour les scènes avec les chevaux.Le film montre bien comment ces deux êtres vont finalement s’épauler à leur manière – malgré le conflit initial – pour finalement réaliser leur rêve. L’un en étant dévoré par un feu intérieur – celui de pouvoir un jour remonter sur son cheval – et l’autre, plus douce en apparence mais tout aussi déterminée, qui étouffe dans sa vie de jeune femme rangée. Le cinéaste a particulièrement travaillé les séquences avec les chevaux, les filmant au plus près du corps,  pour que l’animal devienne l’autre élément essentiel du récit. Il souligne : « Je les ai filmées dans le même esprit avec lequel j’ai toujours filmé les scènes de musique dans mes films précédents. Il est connu que l’art de la musique et l’art équestre offrent de nombreux parallèles, jusque dans les termes utilisés. » Si l’histoire d’amour esquissée n’est ni l’élément le plus original, ni le plus intéressant du film, c’est la volonté de ce cavalier qui touche le spectateur.

Incontestablement, Albert Dupontel prouve une nouvelle fois la palette de son talent, passant aussi bien de moments athlétiques à des séquences où il est vissé dans son fauteuil d’handicapé. Et où la violence des sentiments intérieurs s’exprime essentiellement par les regards. Le comédien a tenu à assurer lui-même les cascades à cheval, notamment celle de voltige sur la plage, assez dangereuse pour avoir été tournée en dernier.Un Dupontel qui maîtrise de bout en bout son rôle. Et un acteur qui n’oublie pas son métier de réalisateur : il travaille sur son prochain long métrage à l’adaptation d’ Au revoir là-haut,  de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013. Il raconte l’histoire de deux anciens poilus de la Première Guerre mondiale qui , face à l’incapacité de la société de leur faire une place, montent une escroquerie basée sur un patriotisme de rigueur à cette époque. Avec un pari de taille mais Dupontel a le métier pour : transposer à l’écran le style coup de poing du roman original.

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