JENNIFER ANISTON FACE AU DEUIL

Capture d’écran 2015-04-01 à 21.12.49CAKE, de Daniel Barnz – 1h42

Avec Jennifer Aniston, Adriana Barraza et Anna Kendrick

Sortie : mercredi 8 avril 2015

Je vote : 2 sur 5

Quezako ?

Claire Bennett  va mal. Il n’y a qu’à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu’elle fait un geste pour comprendre qu’elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l’agressivité et à la colère avec tous ceux qui l’approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs Capture d’écran 2015-04-01 à 21.13.16distances avec elle, et même son groupe de soutien l’a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana , qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l’alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina, qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s’intéressant à la disparition de cette femme qu’elle connaissait à peine, Claire en vient à s’interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut.

Et alors ?

En partant d’un scénario blacklisté – c’est-à-dire qui ne trouvait pas de producteur – Daniel Barnz n’a pas choisi la facilité Capture d’écran 2015-04-01 à 21.12.40avec ce récit sur l’addiction et le deuil. Le réalisateur souligne : « Avec le recul, je me rends compte que lorsque je lisais le scénario de Patrick Tobin, je pansais moi-même certaines blessures très personnelles. Cette histoire qui parle magnifiquement du deuil m’a profondément bouleversé. Je l’ai découverte à l’occasion d’un concours de scénarios, dans le jury duquel je siégeais. Le script de Patrick a remporté la compétition parce qu’il exprimait un point de vue original, et qu’il brossait le portrait d’une femme à un moment très particulier de sa vie, de manière réaliste et saisissante. »

En montrant un autre visage- plus quotidien et « banal » de Los Angeles – le réalisateur donne à son récit une portée assez universelle. Et fait le portrait d’une femme dévastée par la douleur et qui subit une terrible addiction à toutes sortes de drogues. Si la réalisation joue habilement sur le plan des villes, avec une héroïne obsédée par le besoin de se construire des repères, l’histoire manque pourtant de ressorts pour vraiment nous étonner et bien des séquences sont faciles à deviner. Car la descente aux enfers de cette mère qui ne parvient pas à faire son travail de deuil finit par devenir répétitive et la mise en scène ne prend pas alors le chemin de la légèreté.


La surprise du film, c’est de voir  une Jennifer Aniston qui a accepté de changer complètement de registre et de jouer sans aucun artifice de maquillage cette femme brisée. Commentaires du réalisateur : « Elle s’est retrouvée mise à nu, à la fois sur le plan émotionnel et physique, sans maquillage, ni coiffure. Du coup, elle a cerné la beauté insolite qui caractérise Claire et qui n’a rien à voir avec la beauté de Jennifer Aniston que nous connaissons tous. En regardant le visage de Claire, et en y apercevant ses cicatrices – sans maquillage, et seulement ses yeux d’un bleu profond – , je me suis dit qu’elle n’avait jamais été aussi belle qu’à ce moment-là ». L’autre personnage marquant, c’est celui de son employée, cette femme de ménage campée remarquablement par Adriana Barraza qui passe d’un registre de douceur à celui d’une grande violence verbale, en passant à l’espagnol, notamment dans une séquence forte du film.`

Le jeu des comédiens ne sauve pas au final ce film un peu bancal qui s’inscrit dans la tradition du bon vieux mélo d’antan…

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