UN SORT POUR ELOIGNER LES TÉNÈBRES, de Ben Rivers et Ben Russell – 1h38
avec Robert Aiki Aubrey Lowe, Hunter Hunt-Hendrix, Marten Kaevats
Sortie : mercredi 18 mars 2015
1 sur 5
Quezako ?
Un homme débarque dans une communauté libertaire sur une petite île d’Estonie. Il s’isole ensuite en pleine Finlande septentrionale où il décide de vivre en ermite. Et, pour finir, il finit par
devenir chanteur d’un groupe de black-métal néo-païen en Norvège.
Que penser d’un tel film ?
C’est un ovni que les deux réalisateurs présentent en ces termes : « Un Sort pour éloigner les ténèbres« est une expérience bien plus sensuelle qu’intellectuelle. » Le spectateur est prévenu : ce film doit être avant tout ressenti plutôt qu’analyser. Et de la communauté libertaire perdue dans la forêt et qui discute après une séance de sauna au concert de black metal de la séquence finale, on se laisse embarquer – ou pas – dans un récit décousu, filmé parfois avec une certaine grâce mais qui n’est pas linéaire pour un sou.
« Un Sort pour éloigner les ténèbres » est un projet que nous avons mûri ensemble et nourri de nos expériences, et qui bouscule les frontières déjà mouvantes des œuvres audiovisuelles non fictionnelles » soulignent encore Ben Rivers et Ben Russel qui ont bossé trois ans sur le sujet. Le résultat n’est pas banal, loin de là, mais on peut rester complètement étranger à l’histoire, passé un premier moment de curiosité, notamment dans la première partie d’immersion dans cette communauté vivant dans les bois. Même si les discussions tournent un brin dans le vide et l’anecdotique au ras du pantalon.
En particulier, le choix de filmer en très gros plan et dans une lumière sombre ce concert assourdissant où le parti pris des plans flous et d’une profondeur de champ restreinte deviennent visuellement parfois à la limite du supportable. On finit alors par se sentir terriblement étranger à ce cocktail visuel et sonore, destiné à un public d’amateur très concerné…
