DISCOUNT, de Louis-Julien Petit – 1h45
Avec Olivier Barthélémy, Corinne Masiero, Pascal Demolon, Zabou Breitman
Sortie : 21 janvier 2015
Je vote : 3 sur 5
Pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menacent leurs emplois, les salariés d’un Hard Discount créent clandestinement leur « Discount alternatif » en récupérant des produits qui auraient dû être jetés…
2 raisons d’aller voir ce film ?
Une comédie sociale mais pas misérabiliste. Même si Ken Loach est un modèle du genre, les Anglais n’ont pas le monopole de la comédie sociale réussie. Pour son premier film, Louis-Julien Petit parvient à raconter la lutte de ces salariés d’un supermarché qui prennent leur destin en main, quitte à glisser dans l’illégalité joyeuse. Le réalisateur raconte : « J’avais envie de faire un film sur les conséquences positives que peut engendrer la crise financière chez les gens, sur l’entraide et la solidarité qui peuvent en naître, avec des personnages qui prendraient leur destin en main. » Il a nourri son scénario des informations glanées auprès d’Anne-Marie Costa, cette caissière qui avait été accusée, en 2011, de vol par sa hiérarchie après avoir récupéré un ticket de promotion laissé par un client…
A travers la rébellion tranquille de cinq employés, il décrit parfaitement bien le climat qui règne dans ces temples du commerce pour tous, avec la frénésie des achats, le rôle des petits chefs et celui de la manager, soumise, elle-aussi, aux pressions de sa direction et que
campe avec subtilité et férocité Zabou Breitman. Mais qui n’a aucun état d’âme quand il s’agit de virer les « vieux » de l’entreprise.
En récupérant des objets destinés à être javellisés, les protagonistes de cette lutte symbolise une résistance citoyenne face à une société de consommation un brin à bout de souffle. L’histoire est aussi une manière de montrer le gaspillage alimentaire, un autre fléau de notre société de consommation.
Un casting aux petits oignons. J’ai déjà parlé de Zabou mais les autres comédiens du film incarnent joliment cette France métissée et qui prend son destin en main, avec un mélange d’âpreté et d’humour et sans sombrer dans la caricature. Des êtres pour lesquels, le solidarité n’est pas un vain mot – il revient régulièrement dans le film – et qui réunissent autour de leur Discount alternatif une foule de gens
qui tentent de s’en sortir malgré la crise, malgré tout. Et des personnages comme celui de Corinne Masiero, une fois de plus parfaite, expriment une énergie folle même si elle n’est pas dupe de la situation.
Ce Discount est un acte cinématographique de « rébellion positive » sans sombrer dans la caricature. Aller le voir est donc une bonne action et, en prime, c’est souvent drôle – avec les dialogues sur le tarama – et bien vu. Une variation originale sur le thème de Robins des mois modernes.

