CHASSE À L’HOMME DANS L’AMERIQUE PROFONDE

coldinjuly03 COLD IN JULY, de Jim Mickle – 1h49

Avec Michael C. Hall, Sam Shepard, Don Johnson, Vinessa Shaw

Sortie : mercredi 31 décembre 2014

Je vote : 2 sur 5

Quezako ?

1989 au Texas. Une nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa coldinjuly06maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, Richard Dane est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence quand il croise le chemin du père, ex-taulard, de sa victime.

Et alors ?

En adaptant  le polar de Joe R. Lansdale (paru en collection Folio policier en France), Jim Mickle change de registre après avoir signé trois films d’horreur. Il avait eu un choc coldinjuly04en découvrant le bouquin dans un exemplaire d’occasion. « Le roman m’a obsédé pour les mêmes raisons que d’autres ne l’ont pas aimé, comme son insistance à ne pas employer une forme narrative classique ou l’utilisation de l’humour dans une ambiance noire et violente. Ou encore, les thèmes plus graves de la virilité, de l’âge adulte, des relations entre pères et fils ainsi que son sens moral incertain. J’adorais qu’on ne puisse pas le mettre dans une case et qu’il utilise les codes d’un genre déjà bien éprouvé comme point de départ d’une ou deux autres histoires » souligne t-il.

Son adaptation démarre très fort avec la séquence où Richard Dane, encadreur de métier, tue le cambrioleur, ce qui bouleverse sa vie de père tranquille. De fait, outre le regard de ses concitoyens, adepte de l’auto-défense, l’homme doit affronter le harcèlement du père du voleur qu’il a flingué. Michael C. Hall est presque méconnaissable et s’est emparé avec brio de ce rôle d’homme ordinaire. Face à lui, Sam Shepard fait, une fois encore, un prestation impeccable et joue avec une distance glaciale ce père inquiétant et silencieux, bien décidé de se venger.

Là où le film perd souffle et émotion, c’est dans la chasse à l’homme. Même si Don Johnson apporte une touche décalée avec le personnage du détective qui porte des chemises tape-à-l’œil et un chapeau de cow-boy, l’histoire bascule dans un univers de violence un peu trop gratuite sur fond de snuff movies, ces films où l’on tuerait réellement les protagonistes pour satisfaire les pires déviances humaines. Malgré un sens certain de la mise en scène des séquences d’action, ce polar perd alors l’originalité et la force de la première partie pour ne devenir qu’un film de genre de plus.

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