NOS ENFANTS, de Ivano De Matteo – 1h32

avec Alessandro Gassmann, Giovanna Mezzogiorno, Luigi Lo Cascio et Barbora Bobulova

Sortie : mercredi 10 décembre 2014

3 sur 5

Quezako ?

Paolo et Massimo sont deux frères que tout oppose. L’un, est un brillant avocat sans scrupule, l’autre, un pédiatre intègre et engagé. Une fois par mois, ils se retrouvent dans un restaurant chic pour échanger des banalités. Jusqu’au soir où des caméras de surveillance filment les excès de violence de leurs enfants respectifs. Cet évènement brise les fondements moraux de chacune des familles...

2 raisons d’aller voir ce film ?

L’auscultation des névroses familiales. Après La Bella Gente et Les Equilibristes, qui évoquaient déjà les conséquences d’un évènement extérieur venant troubler une cellule familiale,   Ivano De Matteo va plus loin cette fois en adaptant Le Dîner, roman à succès d’Herman Koch ( Éditions Belfond). Car il est question d’une violence soudaine qui fait exploser le fragile équilibre familial de cette famille. Notes du réalisateur : « Je voulais faire un film qui parle de la violence, celle qui est cachée et réprimée, mais qui peut toujours exploser par hasard, par erreur, en chacun de nous. Quand cela se produit, les personnages changent, les rôles se renversent.«  C’est ce retournement de situation, les changements de comportement qui font tout le sel de ce drame qui débute par une séquence d’altercations très violentes entre deux automobilistes, très symboliques d’une société où l’agressivité devient banale, presque « normale ».

Des acteurs en équilibre. La difficulté dans ce registre pour les comédiens, c’est de parvenir à exprimer un double visage, faire apparaître par petites touches les fissures profondes de leurs personnages. « Dès l’écriture du scénario, j’aime penser au visage et à la gestuelle de l’acteur à qui je vais proposer le personnage. J’ai eu la très grande chance que tous m’aient dit oui« , dit le réalisateur. Le quatuor choisi par le réalisateur y parvient sans coup férir, Giovanna Mezzogiorno en tête, qui  sait passer d’une douceur maternelle à une vraie violence. Il y a aussi le duo des adolescents qui expriment parfaitement les dérives de certains d’entre deux, nourris à la violence de  jeux vidéo et qui confondent réalité et fiction quand l’alcool est de la partie.  Avec Rosabell Laurenti Sellers, il parvient même à dérouter le spectateur tant la belle jeune fille brune cache son jeu et se révèle au cours de ce drame.

Une plongée dure mais juste dans une famille qui tente le tout pour le tout pour préserver les apparences.