CECI EST MON CORPS, de Jérôme Soubeyrand – 1h34
Avec Jérôme Soubeyrand, Marina Tomé, Christophe Alévêque, Laetitia Lopez, Hervé Dubourjal
Sortie : mercredi 10 décembre 2014
3 sur 5
Quezako ?
Tombé sous le charme d’une actrice névrosée dans un stage de thérapie, un curé ardéchois monte à Paris tenter sa chance auprès d’elle. Dans sa maison de banlieue, il découvre l’auberge espagnole de l’amour et de la sexualité.
Ce qui séduit dans ce film ?
Un ton et un parti pris, celui de raconter une histoire un brin iconoclaste – sur les mystères de l’amour et la foi – sur le ton de la comédie qui permet de glisser, l’air de rien, bien des messages : de la fonction sociale d’une femme de 50 ans, à la tolérance de la différence, en passant par la paternité, le métier de comédien… Pour Jérôme Soubeyrand, qui joue aussi ce curé chez les artistes, l’idée finale du scénario est née d’une découverte personnelle. Récit : Peu de temps après avoir écrit une des premières versions du scénario, dans ma vie de tous les jours (ou presque), un concours de circonstance m’amène une information – je rêve ?! – ma grand-mère paternelle, la mère de mon père, est selon toute probabilité une fille de curé ! Honte. Opprobre. »
SI les interventions de Michel Serres et Michel Onfray, notamment, sur les les épîtres de Saint Paul ou les fondements de la séparation du corps et de l’esprit dans le christianisme peuvent paraître superflues et rendre le récit un peu chaotique, il se dégage de ce récit une certaine fraîcheur et un souffle libertaire.Cela tient aussi aux prestations de comédien. Marisa Tomé est très drôle dans le personnage de cette comédienne ratée mais qui est dotée d’un bel appétit de vivre. Et cela donne quelques moments savoureux comme celui au restaurant où elle apprend à son ami curé les secrets du plaisir féminin. Méconnaissable sous son travestissement, Christophe Alévêque fait une composition fort drôle d’un employé de banque le jour et travelo la nuit. Et sa leçon misogyne de comment il convient de se comporter avec les femmes offre un dialogue minimaliste mais bien tourné.
Nullement brûlot anticlérical, ce film est surtout un bel hymne à l’amour et au respect des autres. Avec au final, un amour plus fort que toutes les contingences. Un message plutôt sympathique par les temps que nous traversons, non ?



