TROIS FEMMES SOUS PRESSION…

TIENS-TOI DROITE, de Katia Lewkowicz – 1h34

Avec Noémie Lvovsky, Marina Foïs, Laura Smet

Sortie : mercredi 26 novembre 2014

Je vote : 1 sur 5

161853Quezako ?

Louise, Sam, Lili. Trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont la volonté farouche d’évolution va les faire se rencontrer, se rejoindre, se juxtaposer.C’est l’histoire de Louise qui quitte le pressing de famille pour travailler dans une grande entreprise de fabrication de poupée où l’a pistonnée son amant. De Lili, Miss Nouvelle-Calédonie, qui fait la rencontre d’un riche industriel.
De Sam, mère de famille nombreuse, qui décide de prendre son indépendance. Il y a la pression de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs amies. Il y a leurs hommes qui disparaissent. Il y a leurs filles qui les regardent, les imitent. Et il y a la conception de ce nouveau modèle de poupée, enfin à l’image de la femme. Mais est-ce le modèle qui doit s’adapter à la femme ou l’inverse ?

Et alors ?

Avec au cœur de son  scénario le rapport mère-fille, Katia Lewkowicz s’intéresse de près au rôle de la femme dans la société, évoquant aussi bien les rapports avec les mecs, la sexualité, la liberté. Un 190848film qui était initialement intitulé « Etats de femmes ». Elle explique : « Je voulais faire un état des lieux presque exhaustif de l’accumulation des tensions qui nous traversent, sans chercher à livrer une vérité absolue, mais plutôt à identifier la multiplicité des attitudes possibles. Puis pendant le tournage, c’est devenu « Des états de femmes ». Je voulais que mes comédiennes soient « habitées », je leur répétais régulièrement ce titre comme un leitmotiv : ce doit être « des états de femmes »J’ai finalement trouvé le titre au montage. Ce n’est plus un questionnement comme dans mes films précédents mais une injonction : « Tiens-toi droite. »

Se jouant des époques et des clichés, elle brouille volontairement les cartes en mêlant ces trois histoires, ces trois parcours qui se rejoignent. « Je ne suis pas très attachée au principe d’une narration classique, je préfère jouer avec les préjugés, les clichés, déconstruire. Je voulais placer le spectateur dans le domaine de la sensation, pas dans des enjeux dramatiques tels qu’on a l’habitude de les voir avec les 3 actes, les éléments qui empêchent… » souligne t-elle. Ce choix l’a fait se heurter  à l’écueil du fourre-tout et son film part dans tous les sens, perdant le spectateur sur des chemins de traverse

Certes, il y a des beaux portraits de femmes – qui doutent, se cherchent, tentent de bosser, aiment… – mais le manque de colonne vertébrale du scénario finit par plomber le récit et ce, d’autant plus que la mise en scène manque de caractère. Comme si trois ambiances coexistaient dans l’histoire sans jamais arriver à s’unir. C’est d’autant plus dommage que la réalisatrice a quelques belles idées : celle de la plongée dans un fabrique de poupée ou celle de la petite fille en surpoids de Sam (Noémie Lvovsky) qui filme sa vie en permanence. Mais le spectateur finit par se perdre dans ce récit très désordonné malgré certaines saillies réussies dans les dialogues.

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