UNE ROUTE BIEN TRANQUILLE POUR LE CHEF…

CHEF

#CHEF, de Jon Favreau – 1h54

Avec Jon Favreau, Sofia Vergara, Dustin Hoffman, John Leguizamo

Sortie : mercredi 29 octobre 2014

Je vote : 2 sur 5

Quezako ?

Carl Casper, chef cuisinier, préfère démissionner soudainement de son poste plutôt que d’accepter de compromettre son intégrité créative en se pliant aux décisions du propriétaire de l’établissement. S’associant à son ex-femme, son ami et son fils, il  lance un food truck, spécialisé dans la cuisine cubaine. En prenant la route, le chef Carl retourne à ses racines et retrouve sa passion pour la cuisine, la vie…

Et alors ?

CHEFEn s’attaquant à un film à petit budget, Jon Favreau change de registre en voulant donner une atmosphère plus humaine à ce portrait d’un homme qui quitte un certain luxe pour tenter une nouvelle aventure professionnelle et ne pas brider sa liberté créative. Il dit : « Je voulais stimuler ma créativité, à l’image de Carl qui abandonne la sécurité d’un grand restaurant pour suivre sa voie dans l’univers sans prétention de la street food. » Une manière aussi pour le cinéaste de revenir sur son propre parcours. Confidences : « Carl représente le chemin que je n’ai pas suivi. Si j’avais fait des choix différents il y a une dizaine d’années, je serais sans doute plus proche de ce qu’il est dans le film. Mais j’ai choisi de ne pas quitter Los Angeles lorsque mes enfants étaient à l’école et de donner la priorité à ma vie personnelle. Carl est divorcé, ce qui n’est pas mon cas, mais j’ai trois enfants, je peux donc m’identifier à lui de ce point de vue. »

Indéniablement, après avoir beaucoup étudié la vraie vie d’un cuisinier, il a su recréer l’atmosphère d’un restaurant, le stress, le climat d’urgence, les engueulades… Notamment dans la première partie du récit, assez réussi, où il décrit la vie de Carl dans un restaurant branché avec son conflit permanent avec le patron, très bien joué par Dustin Hoffman qui gère son entreprise en père tranquille, refusant de prendre le moindre risque. Scarlett Johansson y fait même un courte prestation en responsable de la cave qui soutient sans faillir un chef soumis aux critiques. Dégainant d’emblée les réseaux sociaux, Favreau imagine le conflit entre Carl et un des plus redoutés critiques gastronomiques par twitter interposé, un univers que le chef manipule avec beaucoup de difficultés et qui devient source de tensions.

CHEF

Là où le récit ne tourne plus rond, c’est dans le road-movie dans le camion-cuisine aux couleurs cubaines qui fait une longue route pour rejoindre la région californienne. D’abord parce que le couple qu’il forme avec la très belle Sofia Vergara – qui mène une vie assez luxueuse – semble peu crédible et que l’on sent un happy end dès le premier kilomètre.

Ensuite parce que le voyage est le prétexte à des séquences redondantes, parfois lourdingues – le selfie avec le policier – et où le système du tweet devient visuellement pesant. Tout comme la vidéo finale imaginée par son fils, sur le modèle de « Une seconde par jour ». Comme s’il fallait ce résumé par vraiment percutant pour redonner du rythme à la vin du voyage.

On passe un moment agréable mais le voyage aurait été plus digeste s’il avait été plus nerveux…

Laisser un commentaire