A LA POURSUITE DU ROI PLUMES, de Esben Toft Jacobsen – 1h18
Musique Nicklas Schmidt
Sortie : mercredi 15 octobre 2014
Je vote : 3 sur 5
Johan et son père vivent tous les deux seuls sur l’océan. Johan aime leur bateau : il y a une serre pour faire pousser les carottes, des filets pour pêcher de magnifiques poissons… Et, c’est aussi le lieu idéal pour des parties de cache-cache… Un jour, alors que son père va à terre pour chercher des provisions, il capte un mystérieux message à la radio et décide alors de partir à la poursuite du Roi Plumes…, seul à la barre du petit chalutier.
Ce qui touche dans ce dessin animé ?
Pas d’effets 3D, ni d’images spectaculaires dans le deuxième film d’Esben Toft Jacobsen, produit par l’équipe de « L’Ours montagne ». Le réalisateur signe ici un récit en forme d’appel aux rêves, nourri de bien des références à la
mythologie – je pense à « L’Enéide » notamment – et les contes populaires. Comme chez La Fontaine, le choix d’animaux, aussi doux que le lapin, lui permet d’opter pour une grande liberté de ton et d’atmosphère. Tout en décrivant le parcours très symbolique de Jason qui affronte bien des périls pour retrouver sa mère. » Je ne pense pas qu’on doive tout dire aux enfants, dit le cinéaste, mais on doit répondre à leurs interrogations en tout cas. C’est le rôle des parents. Johan n’arrive pas à comprendre où est sa mère, son père ne lui en parle pas, alors, il va chercher tout seul une réponse à son tourment. »
Visuellement, il y a des très belles séquences, sous la mer notamment où quand Johan plonge dans l’océan et surtout dans la description de cette ville du Roi Plumes qui peut ressembler au domaine des morts, même si le réalisateur
conteste cette vision : « Pour moi, le royaume du Roi Plumes est un endroit que l’on porte en soi. Quand je pense à mes chers grands-parents décédés, je les imagine dans un paysage et c’est merveilleux. Pour certains, cela est d’ordre religieux, mais pour moi, c’est juste d’ordre intime. Je crois que si nous ne pouvons pas parler en famille des disparus, alors tous les bons souvenirs vont devenir douloureux comme une chose cachée, interdite… »
Avec des personnages pittoresques du Capitaine, de Mora ou de Bill, le charpentier un brin anar, ce conte n’est pas dénué de moments d’humour même si le thème général du récit est parfois grave. Et le rythme de ce dessin animé coloré et qui joue sur tous les angles de vue est solide. Un sujet sur le papier grave peut ainsi offrir bien des pistes à l’imaginaire des petits et des grands.

