POURQUOI ON ATTEND « SAMBA » ?

Tout le monde attend au tournant le nouveau film d’Eric Toledano et Olivier Nakache qui sort le 15 octobre sur les écrans. Il est vrai, après le triomphe d’Intouchables et le César du meilleur acteur décroché par Omar Sy, aujourd’hui installé avec sa famille aux Etats-Unis, Samba sera scruté avec attention… Voilà pourquoi.

2097651/ 19 millions d’entrées et un succès planétaire, ça a de quoi doucher l’inspiration ou créer un ego surdimensionné. Pour autant, le duo d’Eric Toledano et Olivier Nakache n’a pas pris la grosse tête et ne semble pas vouloir jouer les maîtres du monde. En tout cas, avec Samba, ils changent de registre avec une comédie engagée et un film qui se glisse, sans se départir d’un humour humanisme, sur le terrain du sujet de société par excellence.

Omar Sy y campe un Sénégalais sans-papiers qui survit en France de petits boulots depuis dix ans et est frappé d’une reconduite à la frontière. C’est Alice (Charlotte Gainsbourg) une bénévole dépressive et mal dans sa peau qui va lui venir en aide. Bref, comme dans Intouchables, il est question de la rencontre de deux personnes que tout oppose comme l’explique le duo : « C’est l’histoire d’un sans papier, dans un centre de rétention au début du film, qui va faire la rencontre d’une jeune fille qui est venue dans une association. On ne sait pas vraiment pourquoi elle est là, on ne sait pas vraiment ce qui l’a amenée là. C’est l’histoire de leur rencontre… » Mais, cette fois, le personnage central étant un immigré sans papiers, cela change la donne et offre une résonance politique certaine en ces temps où la xénophobie se « porte » bien. Même si Eric Toledano souligne sa volonté, non de faire un pamphlet, mais de mettre « des visages sur des statistiques » ce qui doit permettre aux spectateurs de «  de découvrir par des personnages et leur quotidien, un monde que souvent il ne connaît pas autrement que par le débat public et les medias. Et à partir de là, cela peut lui donner matière à réfléchir différemment »

219101 2/ Le retour en force d’Omar Sy. Installé à Los Angeles, l’enfant de Trappes semble se méfier des trompettes de la renommée. Déjà, il avait décliné discrètement les invitations à l’Elysée sous la présidence de Sarkozy comme celle de Hollande pour ne pas être récupéré et ne s’exprime pas sur la politique. Si d’autres célébrités ont gagné l’étranger pour cause d’impôts, il a opté   pour Los Angeles pour ménager à ses enfants, âgés de 5 à 13 ans, une vie normale. Au « Nouvel Observateur », il dit : « Quand je les conduisais  l’école, cela m’avait marqué de voir que je n’étais plus leur père et qu’ils n’étaient plus que les enfants d’Omar Sy. Ils commençaient à perdre leurs prénoms. Je venais envahir leur espace, l’école, cet endroit où ils doivent d’épanouir. » Ce qui ne l’empêche pas de revenir retrouver ses copains et sa famille l’été dans sa maison de Saint-Rémy-de-Provence.

Aux Etats-Unis, il a profité du calme retrouvé pour faire ses gammes de comédien, passer des castings. « J’avais la chance de pouvoir attendre » dit-il. Et s’offrir quelques minutes de bonheur dans le dernier X-Men. Visiblement, l’ancien duettiste du S.A.V, de Canal +, veut mener une vie presque « normale » sans en rajouter des tonnes.

4669843/Des personnages pas si secondaires. A côté du duo de tête, Samba a fait appel à  Tahar Rahim, qui joue un laveur de vitres. Un rôle pas tout à fait de composition pour cet acteur reconnu mais qui, naguère, a enchaîné  les petits boulots (employé en cuisine, laveur de vitres…) et dit : « A la lecture du scénario, j’étais d’ailleurs très heureux de voir que mon personnage était à l’opposé de ce que j’avais fait auparavant. Pour le coup, plus proche de moi aussi. » Avant d’ajouter :  » Ce n’est pas la taille du rôle qui importe, c’est l’intensité du personnage. »

214068Quant à Izia Higelin, elle décroche ici son second personnage au cinéma après Mauvaise fille où sa prestation avait été, à juste titre, salué et qui a remporté le César du meilleur espoir féminin en 2013. Elle dit du personnage de Manu : « J’ai longtemps été militante : même si j’étais loin de mesurer l’ampleur des difficultés dans lesquelles ces bénévoles associatifs se débattent, le sujet me concernait de près. »

On le voit, l’attente est forte pour Samba. Il ne reste plus qu’à attendre le verdict du public. Toujours impossible à prévoir après un succès aussi énorme que celui d’Intouchables.

Laisser un commentaire