LE PARADIS, d’Alain Cavalier – 1h10
Documentaire
Sortie : mercredi 8 octobre 2014
3 sur 5
Quezako ?
Avec une simple voix-off, des scènes contemplatives, Alain Cavalier livre quelques bribes de son journal intime en forme de regard sur le temps qui passe, la recherche d’une innocence narrative…
Et alors ?
La voix est douce, présente tout en n’étant pas omniprésente. Pour ce retour à un cinéma intimiste, Alain Cavalier va au bout du dépouillement pour, caméra HD en main, se promener dans un univers fait de bric et de broc dans lequel cohabite
un jouet-cosmonaute des années 50, dieu, des animaux, des objets transformés en autel de la mémoire… Le résultat est tout à fait déroutant mais dégage une réelle poésie, celle d’un cinéaste contemplatif et inventif.
Pour expliquer ce nouveau voyage évoquant la beauté de la vie dans ses plus simples expressions, il dit : « L’innocence, le cinéaste en a perdu une partie. C’est si délicat à repérer autour de soi, si difficile à ne pas perdre au tournage. Ma reconnaissance va à ceux que vous regardez à l’écran. Pour tenir tête au temps, j’ai une parade qui est de fouiller dans mon stock d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps. Cela permet de recommencer encore une journée d’un pas aisé. »
Dans ce regard sur les petits riens de la vie, où l’émotion la plus simple passe par le mouvement des mains d’une jeune fille sur le col d’un vase dont elle tire de la musique, Alain Cavalier ne se départit jamais d’un certain humour, d’une distance face à ces émotions. Cette présence discrète qui va à l’essentiel du cinéma et confine au dépouillement absolu est assez originale pour être défendue. Ce journal intime entre fable et moments d’un naturalisme banal est tout sauf anodin et banal. Il faut juste garder une certaine fraicheur d’esprit et l’amour de l’insolite pour se glisser dans ses rêveries en images.
