TU VEUX OU TU VEUX PAS, de Tonie Marshall – 1h28
Avec Sophie Marceau, Patrick Bruel, André Wilms, François Morel, Sylvie Vartan
Sortie : mercredi 1er octobre 2014
Je vote : 2 sur 5
Sex addict repenti, Lambert, veut se racheter une conduite en devenant… conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se complique quand il embauche une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve…
Et alors ?
Tonie Marshall avait d’abord conçu cette histoire pour en faire une série. Devant les atermoiements de la chaîne, elle a décidé d’en faire un film et raconte : « Mon idée était de suivre deux handicapés des sentiments dont la libido partait dans tous les sens et qui se retrouvaient à devoir reprendre un cabinet de conseil conjugal… Leur vie amoureuse étant un naufrage, il fallait au moins qu’ils réussissent professionnellement. De ce fait, dès qu’ils se retrouvaient ensemble, malgré leur désir l’un pour l’autre, ils s’interdisaient quoique ce soit ! Évidemment, plus ce couple partait en vrille, plus il était brillant et efficace auprès de ses patients… »
Si l’idée de départ a le mérite de l’originalité et permet quelques séquences amusantes, le scénario a du mal à trouver son rythme sur la longueur en hésitant entre le film d’auteur et la comédie sentimentale grand public. L’idée de montrer à l’écran les fantasmes de Judith – qui « voit » les hommes nus dans la rue – était ainsi drôle mais les séquences, redondantes, tombent un peu à plat. Et comme on se doute un brin de la fin quand même, la deuxième partie du film tourne en rond. Quant aux séquences de thérapie de couple, elle n’évitent pas les moments caricaturaux.
Là où cette comédie fonctionne bien, c’est en offrant à Sophie Marceau ce personnage de jeune femme qui assume une sexualité épanouie et un fort tempérament. « J’aimais le décalage de cette histoire, où l’on traite d’un sujet un peu chaud qui bouscule les codes de la comédie. J’y voyais pour moi l’occasion d’aborder un registre inédit avec simplicité, légèreté. Judith est une femme qui assume complètement ses névroses sans jamais avoir l’air d’une névrosée ! Tonie traite son sujet avec beaucoup d’élégance et le film n’est pas qu’un prétexte pour s’amuser : il raconte des choses sur les apparences, le paraître, la relation à l’autre et la séduction… » souligne t-elle.
De son côté, Patrick Bruel est à l’aise dans le rôle de cet homme qui a décidé de devenir abstinent et roule des yeux ébahis devant les audaces et le franc parler de son employée. Quelques belles séquences du film sont assurés par les second rôles : Sylvie Vartan qui fait des apparitions savoureuses en mère « cougar » et envahissante de Laurent; André Wilms en oncle bourru de Judith ou François Morel, qui s’improvise conseiller matrimonial.
Le sujet aurait pu offrir une comédie de mœurs dans la grande tradition d’Hollywood. Avec un scénario pas toujours abouti, le film propose une comédie sympathique, sans plus. A signaler un générique assez réussi à l’image de l’affiche de l’opus.



