DETECTIVE DEE II, de Tsui Hark – 2h14

Avec Mark Chao, William Feng, Angela Baby, Carina Lau

Sortie : mercredi 6 août 2014

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Quezako  ?

L’impératrice Wu règne sur la dynastie Tang aux côtés de l’empereur Gaozong. Elle envoie sa flotte vers l’empire Baekje afin de soutenir cet allié de longue date, envahi par le belliqueux empire Buyeo. Mais, juste après leur départ, les navires sont attaqués par une mystérieuse et gigantesque créature surgie du fond des mers. Les habitants de Luoyang, la capitale orientale, pensent qu’il s’agit d’un dragon des mers. Afin d’apaiser ce dernier, la courtisane Yin, « la plus belle fleur de Luoyang », est choisie pour être enfermée dans le Temple du Dragon des Mers ; en fait une punition qui lui est infligée pour avoir refusé les avances de riches notables. L’impératrice Wu, qui n’a guère de temps à accorder à ces superstitions, ordonne à Yuchi Zhenjin, le Commissaire en chef du Temple Suprême, d’enquêter sur l’acte de sabotage dont la flotte a été victime. Elle suspecte les sympathisants de l’empire Buyeo d’être à l’origine du complot…

Et alors ?

« Je veux faire de Détective Dee un enquêteur célèbre dans le monde entier. Je veux que chacun sache qu’il était le premier Sherlock Holmes« ,  dit Tsui Hark, célèbre réalisateur de The Killer et Il était une fois en Chine. Avec ce nouveau volet des aventures de Dee, il y met les moyens avec un récit baroque à la mise en scène splendide. Pendant plus de deux heures, il multiplie les séquence spectaculaires avec une utilisation raffinée de la 3 D. Johnny Choi, directeur de la photographie, note : « Si l’on regardait le tableau de tournage de loin, on voyait d’immenses lumières éclairer la moitié de la montagne entourée d’imposantes grues. On aurait pu penser qu’on construisait une nouvelle ville et non que l’on tournait un film. Mais nous avions besoin de toute cette lumière pour les caméras 3D et d’autant de grues non seulement pour hisser les acteurs mais aussi les caméras qui sont très lourdes. »

A l’écran, le résultat est là et rien que la séance de bataille navale d’ouverture avec le monstre marin vaut le détour. Chorégraphe des combats, Yuen Bun a imaginé des combats tout à fait remarquables en utilisant tous les éléments naturels : le feu, la terre, l’eau…  Comme la 3D exige une grande qualité de détails visuels, il a du utiliser des armes lourdes et dangereuses en utilisant des experts venus du monde entier. Enfin, il faut saluer le travail de Bruce Yu sur les costumes qui ont été créés en s’inspirant de recherches archéologiques sur la dynastie Tang, notamment des poteries et des manuscrits découverts dans les grottes de Dunhuang.

Bien connu des amateurs de polars -notamment avec les 25 romans signés par le diplomate hollandais, Robert van Gulik (mort en 1967), Détective Dee, alias Juge Ti, a bien existé. Ce détective,  fils d’un érudit officiel, est né en 630 et mort en 700 alors qu’il était chancelier. Et sa vie a inspiré  bien d’autres romans et séries télévisés. Pour Tsui Park, ce récit lui permet aussi de revenir sur une époque très riche artistiquement de la Chine comme il le raconte : « Cette période de l’histoire chinoise, surtout les dynasties Song et Ming, a quelque chose de particulier. Ce qui m’intrigue dans la dynastie Tang, c’est qu’il s’agissait d’une époque très romantique dont nous nous sommes totalement éloignés. C’était une société très ouverte, culturellement très riche. De nombreux citoyens écrivaient de la poésie et certains poètes d’alors sont aujourd’hui très célèbres. Après la dynastie Tang, la Chine a changé. Dès lors, la société a été gouvernée par des lois très strictes. Il y a donc un contraste très intéressant entre ces deux périodes. »

Tourné dans plus de quarante lieux, cette saga prenante, même si l’intrigue est assez complexe, tient en haleine et s’appuie sur une mise en scène et un montage ciselés. Une belle claque visuelle.