UNE PLONGÉE SANS MERCI DANS LA VIOLENCE INDONESIENNE

THE RAID 2, de Gareth Evans – 2h28

Avec Iko Uwais, Tio Pakusodewo, Julie Estelle, Ryuhei Matsuda

Sortie : mercredi 23 juillet 2014

Je vote : 3 sur 5

theraid2_02Quezako ?

Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui les de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils…. Mais il se trompait. Une nouvelle mission l’attend : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas.

Et alors ?

Après le tabac de The Raid, Gareth Evans a imaginé cette suite en adaptant un projet ancien, Berandal (« délinquant » en indonésien). Au cœur de ce film d’action, il y a la figure de Rama qui infiltre au péril de sa vie et de celle de sa famille le milieu de la mafia indonésienne. Gareth Evans raconte : « Lorsque je tourne, il n’est pas question pour moi de répéter ce que j’ai déjà fait dans mes films précédents, j’aime placer la barre plus haut, et montrer quelque chose de totalement nouveau. »  Indéniablement, il réussit son pari et signe un film de genre tout à fait spectaculaire où les chorégraphies d’arts martiaux sont splendides tout comme les poursuites en voiture où le réalisateur parvient à faire ressentir les sensations à l’intérieur des habitacles. Propos du réalisateur : « J’ai toujours été friand des films avec des séquences de poursuites en voiture à couper le souffle, comme « Bullitt » ou « Ronin », qui montrent vraiment la mécanique des voitures, leur usure progressive, c’est ça qui me plaît. L’idée est de rester dans les limites du plausible, de ne pas se contenter de montrer des voitures complètement bousillées qui continuent à rouler, mais plutôt de garder un certain réalisme, notamment en faisant en sorte que le public ait une idée assez précise  de la topographie des lieux, qu’il sache où il se trouve et où il va, et ce qui l’attend au tournant. » On ne peut qu’être bluffé aussi par la séquence d’émeute dans la prison où les adversaires s’affrontent dans la boue dans un déchainement de violence.theraid2_09Là où l’on peut avoir quelques réserves avec un tel film, c’est sur l’utilisation esthétique de la violence montrée avec un réalisme total. Ainsi, dans la séquence des combats de la fille aux marteaux où le spectateur ne peut éviter des déluges d’hémoglobine, notamment dans la scène dans le métro.

Finalement, on sait peu de choses de la psychologie des personnages qui auraient donné un peu de recul au récit. Sauf avec le personnage du vieux tueur, campé avec une grande force par l’acteur indonésien Yayn Ruhian. Il commente ainsi son personnage : « Quand j’ai lu le scénario et que j’ai découvert le personnage de Prakoso, je me suis dit que le rôle serait un challenge pour moi en tant qu’acteur. Prakoso est un assassin, mais il a bon cœur, il fait ce qu’il peut pour s’assurer que sa femme et son enfant ne manquent de rien. Même si sa femme le déteste et refuse de le laisser voir son fils, il continue à subvenir à leurs besoins. C’est aussi un homme peu loquace. Pour le rôle, j’ai dû trouver un équilibre et montrer les deux facettes du personnage : Prakoso l’assassin et Prakoso le père de famille. »

 

Un grand spectacle d’action mais qui offre une violence parfois gratuite, ce qui ne peut que provoquer  un certain malaise chez le spectateur devant le « beau » spectacle de la souffrance et de la mort. Ce sont les vraies limites d’un tel film de genre malgré l’efficacité de la réalisation de Gareth Evans.

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