UN HOMMAGE SURRÉALISTE À BOROWCZYK

BORO IN THE BOX, de Bertrand Mandico – 40 minutes

Avec Elina Löwensohn

Sortie : mercredi 2 juillet 2014

Je vote : 3 sur 5

boro-in-the-box11Photo Boro in the Box 3Quezako ?

C’est le portrait fantasmé et fictif du cinéaste Walerian Borowczyk , un créateur inspiré qui a utilisé bien des supports pour faire œuvre, à travers un abécédaire fantasmagorique qui passe de la Pologne à Paris.

Pourquoi y aller ?

Pour Bertrand Mandico, diplômé des Gobelins en 1993, et auteur de bien des expérimentations visuelles, cet hommage au cinéaste polonais est né simplement. Confidences : « 1999, Borowczyk me propose de le rencontrer… 2006, Borowczyk meurt… 2010, j’essaie de le rencontrer. » Cette rencontre post-mortem passe pas des voies poétique, étrange car Mandico signe un univers très personnel où il laisse cours à son imaginaire en multipliant les bidouilles visuelles. Il explique aimer travailler « en solutionnant les problèmes techniques par des solutions primitives et artisanales, propres au cinématographe. » Dès l’ouverture, par le récit où l’on découvre comment le père de Boro a « séduit » sa mère, on plonge dans un univers surréaliste aux magnifiques images en noir et blanc. Ensuite, on se laisse embarquer dans ce récit séquencé à la suite de cette étrange machine à regarder le monde à travers un objectif fictif. Le tout est porté par l’actrice fétiche du cinéaste, Elina Löwensohn, une actrice américaine, née en Roumanie, et qui prête sa voix chaude et sensuelle au cinéaste disparu, dont la vraie voix surgit parfois au gré de cet abécédaire poétique.

Photos Boro in the BoxTourné en support pellicule -en 16mm- et sans prise de son direct, ce film qui passe d’un monde morbide à un univers érotique, parfois sensuel, et où la nature est toujours magnifié a de quoi en surprendre plus d’un, voire les déconcerter mais il est d’une indéniable grande puissance plastique et bourré d’inventivité. « Jouant au sorcier de pacotille du cinématographe », comme il aime à se définir, Mandico fait ici œuvre vraiment originale en signant cet hommage à un cinéaste à la réputation sulfureuse et aujourd’hui, il faut bien le dire, un peu oublié.

 

 

LE PLUS

En prime, le spectateur pourra découvrir un court-métrage du cinéaste, Living Still Life, où le portrait d’une femme qui, dans un monde se barrant en vrille, récupère des animaux morts pour leur redonner la vie en filmant image par image. Jusqu’au jour où un homme lui rend visite car sa femme est morte… Une nouvelle allégorie sur le cinéma comme manière de lutter contre la mort.

Photo Living Still Life 2Photo Living Still Life 4

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