EDGE OF TOMORROW, de Doug Liman – 1h53
Avec Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton, Brenda Gleeson
Sortie : mercredi 4 juin 2014
Je vote : 2 sur 5
Dans un futur proche, des hordes d’extratterrestres ont livré une bataille acharnée contre la Terre et semblent invincibles. Le commandant William Cage (Tom Cruise), un bleu pour les batailles, est envoyé dans ce qui ressemble à une mission-suicide. Il meurt en l’espace de quelques minutes sur les plages du débarquement et se retrouve projeté dans une boucle temporelle, condamné à revivre le même combat et à mourir de nouveau indéfiniment… Mais par cette mort, Cage gagne en force et en agilité pour affronter ses adversaires, aux côtés de Rita Vrataski (Emily Blunt), agent des Forces Spéciales. Tandis que Cage et Rita affrontent ensemble les extraterrestres, ils découvrent, au fil des combats, les moyens d’anéantir les envahisseurs …
J’aime
L’idée originale de la boucle temporelle. Ainsi les personnages vivent plusieurs fois des aventures ce qui permet une progression dramatique. Propos de Doug Liman : « La structure narrative de cette histoire et la manière dont le temps se déploie sur lui-même permettent au public de s’immerger dans le film, d’en comprendre les enjeux, puis de voyager aux côtés de Cage à un rythme de plus en plus soutenu. Même s’il vit la même journée indéfiniment, celle-ci n’est jamais strictement identique car le comportement du personnage évolue et qu’il est de plus en plus maître de la situation »
L’humour et les clins d’œil. En se jouant sur les références historiques, en faisant référence directe au fameux D-Day, soixante dix ans après les faits, Doug Liman s’amuse se jouent des grandes pages de l’histoire, y compris en évoquant la bataille de Verdun. De même, le fait de faire de son héros un expert en communication plutôt qu’en castagne offre à Tom Cruise l’occasion de jouer avec les codes du genre. Au hasard de l’histoire, on découvre aussi comment un des membres du commando de choc aime se battre en tenue d’Adam.
Des scènes d’action soignées. Portée par la 3D, les scènes de combat ne manquent pas d’efficacité avec des soldats du futur, harnachés dans des armures ultra-modernes, qui ont demandé aux comédiens de mouiller leur chemise. Confidences de Tom Cruise : « Je suis arrivé quelques mois avant le tournage pour participer à la recherche et au développement de l’ExoSuit. Imaginez que l’armature pesait déjà à elle seule entre 27 et 46 kg, et suivant l’armement, l’ExoSuit pouvait peser environ 54 à 57 kg. C’était une mise à l’épreuve de la supériorité de l’esprit sur le monde physique. Mais c’était parfait pour mon personnage ».
J’aime moins
Le côté répétitif. Le principe de la boucle temporelle dans la première partie du récit au moins est un peu un carcan et Doug Liman ne parvient pas à trouver les ressorts dramatiques et visuels pour réduire l’impression de déjà-vu. Avec, parfois, un montage sec qui donne le sentiment que l’histoire a des ratés. C’est comme si l’on rembobinait un vieux film.
Un final peu réaliste. Si la scène finale de bataille dans un Paris dévasté -tour Eiffel au sol, place de la Concorde envahie par l’eau et explosion dans la pyramide du Louvre- l’ultime combat de William Cage contre le cerveau du monstre est peu vraisemblable et l’on se demande bien comment le héros parvient à s’en sortir. Un peu comme si le film devenait un grand jeu vidéo.
Des psychologies manquant d’épaisseur. Même si le point de départ était alléchant, Tom Cruise ne parvient pas à exprimer toute la palette des sentiments de ce Monsieur tout le monde devenu un guerrier terrible. Quant à Emily Blunt, elle joue plus un rôle de faire-valoir dans le récit malgré l’engagement qui est le sien. Et l’image récurrente de la belle à l’entraînement finit par lasser.
Bref, un grand spectacle en 3 D, sur fond de grande bataille pour la survie de l’humanité, mais dont le message est quand même assez pauvre, même si l’humour vient, ici ou là, offrir quelques clins d’œil sympathiques au film de genre. Rien de bouleversant sous le soleil quand même pour cette superproduction qui ne lésine pas sur les moyens numériques.



