VINCENT – La vie et la mort de Vincent Van Gogh – de Paul Cox- 1h39
Avec la voix de John Hurt
Sortie : mercredi 4 juin 2014
Je vote : 4 sur 5
L’histoie
La vie de Vincent van Gogh nous est racontée à travers les lettres qu’il a écrites à son frère Theo de 1872 jusqu’à sa mort tragique. Grâce à ces documents, nous entrons dans l’intimité de l’artiste en découvrant l’homme, ses motivations et sa profonde humanité. Mais aussi les tourments qui le mènent au bord de la folie.
2 raisons d’aller voir ce film ?
Une découverte de la vie de Van Gogh à travers ses écrits. Jamais sorti en France, le film de Paul Cox a l’originalité de raconter la vie de ce peintre maudit à travers le courrier qu’il échangea, pendant dix-huit ans, avec son frère Théo qui le soutint toute sa vie, y compris financièrement.De fait, leur correspondance est une mine d’or pour comprendre tous les tourments créatifs du peintre et le sens de son travail acharné pour créer. S’il est aujourd’hui un des peintres les plus connus au monde, Vincent n’avait à sa mort – à 37 ans- vendu uniquement une toile. Un homme en permanence à la recherche de son identité. Ainsi, s’il a composé plus de trente autoportraits, il écrit à Théo : « On dit, et je le crois volontiers, qu’il est difficile de se connaître soi-même. Mais il n’est pas non plus aisé de se peindre soi-même. »
Si le film a un peu vieilli par les séquences de docu-fiction qui n’apportent pas grand chose de plus, il est passionnant par le chassé-croisé permanent fait entre ces écrits et l’œuvre qui en dit long sur le parcours de ce peintre inspiré qui a parcouru l’Europe pour se renouveler et trouver son inspiration, des paysages de
Hollande aux décors ensoleillés du pays d’Arles. Van Gogh écrit ainsi : « Ne va pas te figurer que je me considère comme parfait, ni que je m’imagine sans reproche quand tant de personnes parlent de mon caractère impossible. Il m’arrive souvent d’être mélancolique, susceptible et intraitable ; de soupirer après de la sympathie comme si j’avais faim et soif ; de me montrer indifférent et méchant lorsqu’on me refuse cette sympathie, et même de verser parfois de l’huile sur le feu. Je n’aime pas beaucoup la compagnie des autres, il m’est souvent pénible ou insupportable de les fréquenter ou de bavarder avec des gens. Mais connais-tu l’origine de tout cela, du moins en grande partie ? Tout simplement ma nervosité ; je suis extrêmement sensible, autant au physique qu’au moral, et cela date de mes années noires. »
La voix de John Hurt. La manière que ce grand comédien anglais a de dire les mots de Van Gogh est splendide et on a vraiment le sentiment d’entendre l’artiste nous parler. Fils de pasteur lui-même et
ayant commencé sa carrière artistique par la peinture, John Hurt fait vibrer les propos de Van Gogh, leur donne un relief particulier. Parvenant aussi bien à exprimer les colères de l’artiste, un certain goût du dérèglement, qu’à nous faire partager les affres d’un créateur qui doute en permanence et dit encore à Théo : « J’espère que ni toi, ni ceux qui voudraient se donner la peine de réfléchir, vous ne me condamnerez ni ne me jugerez impossible. Je lutte contre cette tendance, mais sans réussir
à changer mon caractère. J’ai mes mauvais côtés, bien sûr, mais j’en ai aussi de bons, que diable ! Ne pourrait-on également en tenir compte ?«
Grâce à la nouvelle sortie de ce film restauré, on plonge avec délice dans l’univers d’un peintre dont la passion de créer le conduira à une fin dramatique. Un travail tout à fait remarquable pour se replonger dans les tourments créatifs d’un génie tel que Van Gogh.
