UN « GODZILLA » AU MESSAGE ECOLO

GODZILLA, de Gareth Edwards – 2h03

Avec Bryan Cranston, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Ken Watanabe et Juliette Binoche

Sortie : mercredi 14 mai 2014

Je vote : 4 sur 5

GODZILLAQuezako ?

A Tokyo, un grand scientifique qui travaille dans une centrale nucléaire doit affronter un séisme qui provoque une brèche dans le réacteur, provoque la mort de sa femme qui travaillait à une intervention technique à l’intérieur. Pendant quinze ans, il va enquêter pour découvrir un secret bien préservé par les autorités…

Que penser du film ?

Remarqué en 2010 par Monsters, un récit de science-fiction  qui racontait une invasion extraterrestre avec une belle économie de moyens, le cinéaste britannique Gareth Edwards s’attaque ici à une histoire mythique, apparue pour la première fois en 1954 dans un genre nouveau du ciné japonais : le film de monstre. Un thème qui le fascine depuis longtemps comme il le raconte : “Où que vous alliez dans le monde, tout un chacun reconnaitra l’ombre de ce dinosaure géant qui se profile au-dessus d’une ville, et saura exactement de quoi il s’agit, qu’il ait vu un film de la saga Godzilla ou non. Mais ce que beaucoup de gens ne savent 089445pas, c’est que le Godzilla japonais d’origine est en réalité un film très sérieux. Je pense que c’est ce qui explique qu’il ait été à ce point adopté par la culture japonaise, car non seulement c’est un grand film de monstres, mais il a un effet cathartique pour tous ceux qui ont découvert ces images réalistes à l’écran« .

En revisitant le mythe, Gareth Edwards le dépoussière et injecte dans son récit un message écologique qui dénonce l’arrogance de l’Homme qui cherche à tout contrôler même la Nature. Il le fait en multipliant les références à Hiroshima et le traumatisme subi par la population japonaise, la catastrophe de Fukushima ou encore les essais nucléaires dans le Pacifique. Une sorte de message pour l’humanité qui apparaît derrière un film de genre à la réalisation très efficace. En n’utilisant pas la 3D comme un gadget inévitable, Gareth Edwards construit un opus d’une rare efficacité avec des séquences très spectaculaires comme l’attaque du train nucléaire sur le pont de nuit, mais en osant aussi des séquences de silence qui rendent encore plus efficaces les moments d’action pure. Il y a même une grande poésie visuelle, ainsi dans la scène du parachutage sur la ville dévastée par le combat des monstres.GODZILLA

Le tout est porté par un casting solide où les comédiens ne surjouent pas mais peuvent exprimer bien des émotions par un regard. Taylor-Johnson campe avec justesse Ford, ce démineur envoyé au front pour défendre l’humanité contre la pire menace à laquelle elle a jamais été exposée. Il souligne : “C’est le genre de spécialiste dont l’armée a besoin et, avec lui, tout le monde est sur le pont. En même temps, sa mission est de retourner auprès de sa famille, et son poste au sein de l’armée est désormais son seul moyen pour se rapprocher de San Francisco. Mais ce qui est _KF12136.dngbouleversant, c’est qu’il est conscient qu’il ne parviendra peut-être jamais à rentrer chez lui”. De son côté, Elizabeth Olsen campe avec justesse sa femme, qui doit assurer l’urgence de son job d’infirmière tout en sauvant la vie de son fils.

Il faut aussi souligner la prestation sans failles de Ken Watanabe (ci-contre), qui interprète Serizawa, un scientifique japonais qui a consacré sa vie entière à la recherche de Godzilla et reste marqué par le drame de Hiroshima comme le montre la séquence où il évoque la montre de son père arrêtée le jour du terrible bombardement nucléaire. Il y a encore Juliette Binoche qui parvient, dans un rôle secondaire, à émouvoir sans forcer le trait dans la scène où la femme du scientifique est sacrifiée pour sauver le personnel de la centrale. On notera enfin la présence juste de David Strathairn, dans le rôle de l’amiral William Stenz, dépassé par la catastrophe et qui essaie de faire front.

En s’attaquant à un blockbuster attendu par le public, Gareth Edwards ne rate pas l’exercice et parvient à provoquer une vraie émotion dans un opus spectaculaire à souhait.

GODZILLA

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