UNE SOMBRE ERRANCE AMOUREUSE POUR SHIA LABEOUF

20439682CHARLIE COUNTRYMAN, de Fredrik Bond

Avec Shia Labeouf, Evan Rachel Wood et Mads Mikkelsen

Sortie : mercredi 14 mai 2014

Je vote : 1 sur 5

Quezako ?

Déboussolé après le décès de sa mère, Charlie (Shia LaBeouf) décide de partir pour Bucarest. Dans cette ville survoltée, il tombe amoureux de l’énigmatique Gabi (Evan Rachel Wood). Mais, la jeune femme est  harcelée par son ex Nigel (Mads Mikkelsen), un  criminel très violent qui n’est 270149pas prêt à la laisser partir. Mais Charlie est plus que jamais déterminé à gagner son cœur…

Et alors ?

Il faut une bonne dose de naïveté pour adhérer au premier film de Fredrik Bond qui signe ici ce long métrage après avoir fait carrière dans la publicité et le vidéo-clip. De fait, son histoire mélange plusieurs univers sans jamais vraiment trouver son style. Après une ouverture coup de poing, le récit oscille entre romance amoureuse, polar violent et description d’une pègre européenne sans jamais parvenir à unir tous ces univers.  En prime, l’idée de faire apparaître la figure bienveillante de la mère disparue n’apporte rien de plus à cette histoire, tant l’émotion semble plaquée. Sans parler de certains effets manqués comme l’instant où cette femme malade rend son dernier soupir qui est symbolisé par une image de synthèse façon film de Disney.

S’il sait filmer des séquences mouvementées, Fredrik Bond a tendance à utiliser des plans classiques comme les séquences nocturnes aériennes où Bucarest a des allures de New-York. Ensuite, on a souvent l’impression d’une violence gratuite et de relations qui manquent de vraisemblance. Le chef d’orchestre ombrageux et autoritaire était une piste à exploiter mais finalement, le personnage reste un peu sur le bord de la route.

257648Quant aux comédiens, ils souffrent du manque de vraisemblance de l’histoire. Shia Labeouf est coincé dans ce personnage de timide, perdu dans un monde qui le dépasse et Charlie promène une silhouette perdue tout au long du film sans pour autant parvenir à nous concerner. Mads Mikkelsen campe, avec le métier qui est le sien, le méchant de service mais qui, in fine, est vraiment caricatural. Ce n’est pas en lui faisant dire « J’aimerai m’assoir et tout t’expliquer comme dans un putain de film de James Bond, mais je m’ennuie facilement »,  en référence à Casino Royale, où il jouait l’adversaire implacable de James Bond,  que le cinéaste rend Nigel plus humain et original. Evan Rachel Wood apporte une touche plus personnelle dans le rôle de cette violoncelliste qui joue double jeu mais n’est pas insensible à la fragilité de Charlie. Mais, là encore, le talent de la comédienne ne parvient pas à sauver les faiblesses du scénario. Et le retournement final en forme de happy end, un brin téléphoné avec, dans la séquence de l’écluse,  le jeu du ralenti qui n’en finit pas.

Tout cela concourt à faire de cette romance amoureuse sur fond de polar violent et de courses poursuite dans les rues sombres de Bucarest, autour de l’auberge de jeunesse, une histoire qui ne trouve pas ses marques et perd le spectateur.

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