ANDY GARCIA, GÉNÉRAL DE DIEU

CRISTEROS – Bande-annonce VO par CoteCine

CRISTEROS, de Dean Wright – 2h23

photo2Avec Andy Garcia, Eva Longoria, Oscar Isaac et Peter O’Toole

Sortie : mercredi 14 mai 2014

sur 5

L’histoire ?

Au Mexique en 1926. Un soulèvement populaire secoue le pays après la publication et l’application des  lois du président Callès, qui interdisent toutes pratiques religieuses dans l’ensemble du pays. Des hommes et des femmes de tous horizons, les Crisreros, prennent les armes et risquent leur vie  pour défendre leur liberté et lutter contre les persécutions menées par le gouvernement.

photo6Pourquoi ce film fait polémique ?

Plus connu pour les effets spéciaux de Narnia et Le Seigneur des anneaux, Dean Wright signe avec cette réalisation un film militant qui se cache derrière une prétendue reconstitution historique. Car, derrière ce western mexicain, bien filmé sur le plan des scènes d’action même s’il reste classique, riche de nombreux figurants, le message du film dépasse le simple plaidoyer pour la liberté. Qui plus est, il n’est pas complètement innocent que l’opus ait été financé en partie par les Chevaliers de Colomb,  cinfluente organisation catholiques aux États-Unis, fondée en“ 1882 pour faire connaître la guerre des Cristeros, et qui a quelques 2 millions d’adhérents de par le monde. La question n’est pas se savoir si les catholiques furent persécutés au Mexique à cette époque -ce qui fut le cas-, non la question est de savoir comment raconter une telle histoire sans tomber dans le manichéen, le grandiloquent, encore plus souligné ici par la musique originale de James Horner qui ne lésine pas sur les cordes et les cuivres.

photo8Les aficionados du film pourront dire qu’il fait dans la nuance et montre un général Enrique Gorostieta au départ agnostique et qui boit ostensiblement de la tequila quand ses hommes se recueillent durant un office en pleine nature pour célébrer des villageois massacrés. Ou dire aussi que le film montre comment les Etats-Unis jouent la carte de l’apaisement pour préserver et même renforcer leur mainmise sur la production pétrolière du pays. Pour autant, le film n’évite aucun piège de la caricature, présentant les révolutionnaires comme des brutes assoiffés de sang quand les Cristeros sont de pures victimes. A cet égard, la scène où le jeune José Luis Sànchez (bien joué par Mauricio Kuri) marche vers sa tombe, comme un chemin de croix filmé au ralenti, est un modèle de lourdeur cinématographique. N’est pas Sergio Leone qui veut, surtout quand il s’agit de filmer un opus militant.

Dans la distribution et le rôle du père Christopher, on remarquera Peter O’Toole dans son avant-dernière apparition au cinéma (il est mort en décembre dernier). Là encore, avec son regard perdu vers le ciel, l’homme de Dieu est plus une caricature d’un homme de foi qu’un prêtre militant pour la paix.

Le scénario manque ainsi cruellement de recul, sans montrer par exemple le comportement de la hiérarchie catholique  mexicaine dans la politique du pays. Et qui a conduit à cette volonté de laïcisation et de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Si la persécution des croyances n’est pas légitime, raconter l’aventure des Cristeros aurait mérité un traitement, sinon plus intelligent, du moins plus subtil. Et ce n’est malheureusement pas le cas ici.

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