TELEVISION
FRANCEKBEK, par Jérémie Galan et Jonathan Cohen – 10 x 26 ‘
Avec Marie-Eve Peron, Lily Thibeault, Simon Astier, Joséphine Draï
Diffusion : OCS City, à partir du lundi 5 mai, 22h30
3 sur 4
Le pitch ?
Une jeune québécoise a pris un nouveau départ en France en cachant tout de ses origines, aussi bien à ses proches qu’à son entourage professionnel. Cet équilibre bascule lorsqu’une vieille amie de son pays natal débarque dans sa vie, déterminée à lui apporter un peu de Québec dans son quotidien…
Raflant le prix de Meilleure actrice dans une série française, lors du 5ème Festival Séries Mania qui s’est terminé le 30 avril denier, Marie-Eve Peron a offert un coup de projecteur idéal sur la nouvelle série déjantée qui débarque du Québec, très inspirée par l’écriture et les méthodes anglo-saxonnes.
Montée sur un rythme soutenue, avec un montage « al dente », FranceKbek nous fait vivre le quotidien de cette québécoise qui découvre Paris avec les yeux d’une candide. Rien que l’arrivée de Mélanie dans le premier épisode donne le ‘la » de cette série d’humour avec la séquence du taxi qui a la convivialité toute parisienne et le juron permanent à la bouche. Et se fiche comme de sa première carie de cette passagère d’un jour. Bref, on a droit au portrait du Français râleur, certes un brin caricaturale, mais qui vise juste sur le fond. Mais, il y a aussi la description du milieu des expatriés québecois à Paris qui vaut son pesant de sirop d’érable. Une série qui fait mouche avec une galerie de personnages tout aussi déjantés les uns que les autres dont la colocataire d’Audrey, Axelle (jouée par Maud Le Guénédal), propriétaire de l’appartement, une ancienne neurochirurgienne qui a tout plaqué pour s’occuper de « Poupoune », une cuisse de poulet qu’elle considère comme… sa fille. En prime, cette adepte du karaté a une obsession pour la viande et veille sur l’agencement de son loft luxueux comme un cerbère de la Banque de France.
Offrant une description drôle de la course au pouvoir dans les sociétés parisiennes – Simon Astier campe le patron un brin despote et à l’humour pas banal de l’entreprise où Audrey tente de se faire une place- la série pointe du doigt avec ironie les travers du monde des petits chefs, des clients qui se croient tout permis, de la maladie de la réunion et des présentations Power point qui tiennent lieu de communication permanente… Tout en évoquant les galères des nanas modernes qui tentent de se faire une place au soleil, les incidents de la vie amicale… Bref, une série qui chasse large;
Sur fond de choc des cultures, cette histoire nous conduit de scènes délirantes en scènes délirantes avec un chien qui « parle », du moins dans l’esprit de sa maîtresse, et de drôles de pèlerins qui font des apparitions surprenantes. Benjamin Lavernhe joue avec un plaisir certain le mec prêt à tout pour devenir indispensable à son boss et qui est aussi un passionné des fermetures éclairs.
Bref, ce récit n’engendre pas la moindre mélancolie et on se laisse prendre sans barguigner. Tabernacle, FRANCEKBEK offre un vrai parfum de bonne humeur sur le petit écran avec son atmosphère décalée à souhait. Ce n’est déjà pas si mal !

