EMMANUELLE BEART-JULIE DEPARDIEU : DEUX SŒURS EN CRISE

LES YEUX JAUNES DES CROCODILES, de Cécile Telerman – 2h02

Avec Julie Depardieu, Emmanuelle Béart, Alice Isaaz, Patrick Bruel, Edith Scob, Jacques Weber, Karole Rocher

Sortie : mercredi 9 avril 2014

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Quezako  ?

Deux sœurs que tout oppose :  Joséphine, historienne spécialisée dans le XIIème siècle, confrontée aux difficultés de la vie, et Iris,  belle, menant une vie de parisienne aisée et futile. Un soir, lors d’un dîner mondain, Iris se vante d’écrire un roman. Prise dans son mensonge, elle persuade sa sœur, abandonnée par son mari et couverte de dettes, d’écrire ce roman qu’Iris signera, lui laissant l’argent. Le succès du livre va changer à jamais leur relation.

Tournage Les yeux jaunes des crocodilesEt alors ?

Dans les romans de Katherine Pancol, il y a l’astuce de multiplier les personnages, les destins, de croiser des routes, ce qui donne un indéniable foisonnement à ses récits. En passant de l’écrit à l’écran, il faut trouver le truc pour obtenir le film choral, restituer cette densité. Il faut bien le dire, et même si elle aborde bien des thèmes -la crise des couples, l’éducation, le rôle de l’argent…- Cécile Telerman ne parvient pas à restituer cette atmosphère même si elle a fait appel à une belle brochette de comédiens. Certes, Jacques Weber et Karole Rocher forment un réjouissant couple illégitime. Certes, on reste sous le charme d’une Edith Scob en vieille mère acariâtre et odieuse même si on la fait un peu surjouer. Quant à Alice Isaaz, elle fait une composition très juste de l’ado en manque de repères et en révolte contre son milieu.

Pour autant, jamais la réalisatrice ne parvient à vraiment nous émouvoir avec cette histoire de deux sœurs que tout oppose même si une tendresse certaine demeure entre elles. Au fil des séquences et des décors, on ne sort pas vraiment des cartes postales sur la vie de famille : des coulisses d’un palace parisien aux pistes de ski de Courchevel, via la réserve africaine, la sauce ne prend pas. Sans doute parce que la mise en scène manque de souffle et que, malgré le talent des acteurs, on se sent vite étranger à cette histoire de famille, de rancœur et de nègre . Au final, le plus réussi dans l’histoire, c’est la description de la folie médiatique qui peut s’emparer du microcosme parisien. A ce moment là, Emmanuelle Béart campe une Iris parfaitement crédible, et qui se joue des codes de la communication -dans la séance de shooting photo notamment- avec brio. Sinon, le spectateur reste sur le bord de la route et ne parvient pas à être vraiment ému de ce qui arrive aux personnages. Notamment à Samuel Le Bihan dont le personnage est vraiment trop caricatural pour être crédible et se perd dans des voyages au long cours.

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