Du 8 au 13 avril, le 11ème Festival du cinéma de Brive met à l’honneur un format de cinéma souvent marginalisé sur grand écran comme à la télévision : le moyen métrage. L’occasion de découvrir un moyen de se faire connaître quand on débute ou de trouver des terrains d’investigation pour les artistes plus confirmés.
A voir la programmation diversifié du Festival de Brive, on mesure la richesse de l’univers du moyen métrage. Pas moins de 25 films seront en compétition avec quelques cinéastes qui ont déjà fait une halte dans le Festival : Gabriel Abrantes, qui propose cette fois Ennui Ennui qui raconte l’enlèvement de la fille de l’ambassadrice de France en Afghanistan par un seigneur de guerre ; Shanti Masud avec Métamorphoses ou encore Arthur Harari pour Peine perdue.
Hors compétition, les festivaliers pourront voir (ou revoir) trois films : Mille Soleils de Mati Diop; Le Voyage en Occident, de Tsaï Ming-liang (Taïwan) ou Le Quepa sur la Vilni, de Yann Le Quellec, sorti en début d’année en salles et dont j’avais parlé en bien dans ce blog. Une manière pour l’équipe du festival de mettre en avant un type de cinéma auquel elle est attachée.
Cette édition sera aussi l’occasion de rendre hommage au cinéaste japonais Koji Wakamatsu, mort en 2012. Un réalisateur qui s’est intéressé souvant aux relations de domination hommes:femmes et a signé une analyse sévère de la société japonaise dans les années 70. Sur place, seront ainsi présentés Les Anges Violés (voir bande annonce ci-dessous) ou encore Quand l’embryon part braconner. S’il fut récompensé dès 1965 avec son premier film présenté au festival de Berlin, ce cinéaste ne sera vraiment découvert en Europe qu’en 1971 lors de sa première venue à Cannes pour la Quinzaine des réalisateurs.
Autre coup de projecteur cette année sur le jeune cinéma suisse, méconnu avec des films comme Pampa, de Bernard Weber et La Petite boîteuse, de Robin Harsch. Enfin, outre différentes animations – comme un Ciné-concert où le duo Contingence accompagnera trois films expérimentaux par exemple- il rendra hommage au parcours d’une cinéaste, photographe et conteuse… que l’on ne présente plus : Agnès Varda. Avec des œuvres aussi différentes et personnelles que Daguerréotypes (1975) et Les Plages d’Agnès (2008), une approche sensible et belle sur les plages qui ont marqué sa vie, en forme d’auto-documentaire.
Espace de dialogues et de rencontres, le jury du Festival décernera le Grand prix Europe; le Grand prix France. Le public pourra voter pour le prix du Public. Et un jury de 7 corréziens âgés de 14 à 18 ans remettra le prix du Jury jeunes de la Corrèze. Bref, un festival qui donne à voir une autre facette du cinéma vivant et particulièrement créatif dans l’Europe du nord. Et sans oublier l’Hexagone : sur les quelques 520 films reçus par les sélectionneurs, 320 étaient français. C’est dire l’importance créatrice du moyen métrage dans la production cinématographique.
