THE CANYONS, de Paul Schrader – 1h39
Avec Lindsay Lohan, James Deen
Sortie : mercredi 19 mars 2014
Je vote : 2 sur 5
Christian, jeune producteur de films aussi jaloux qu’ambitieux, est amoureux fou de Tara, une actrice qu’il abrite sous son toit. Obsédé par l’idée qu’elle le trompe, Christian fait suivre Tara et découvre qu’elle entretient effectivement une liaison. Sa jalousie se fait d’autant plus grande que l’amant de Tara n’est autre que Ryan, ex-petit ami de cette dernière qu’elle a imposé sur le dernier projet cinématographique de Christian. Le producteur décide alors de les piéger tous les deux, …
Convaincant
En retrouvant Bret Easton Ellis, Paul Schrader a opté pour une histoire d’amour, de jalousie et de folie qu’il sert par une mise en scène à la lumière froide, presque médicale. Propos du cinéaste : « Il était essentiel, poursuit le réalisateur, que les décors et les images reflètent l’état d’esprit des personnages, leur absence d’âme, de compassion. Avec le directeur de la photographie, John DeFazio, nous nous sommes donc dirigés vers l’esthétique la plus froide possible, un peu comme si nous devions constamment filmer dans un hôpital. » Un choix qui colle au plus près à l’histoire qui semble parfois irréelle, notamment dans le cadre aseptisé de cette maison d’architecte isolée et luxueuse dans laquelle le couple reçoit et organises ses parties fines. Un univers presque irréel renforcé par les plans sur les vieux cinéma désaffectés comme si ce monde était sur le point de disparaître.
En proposant à Lindsay Lohan ce personnage de Tara, starlette perdue dans ce monde cruel, il lui offre un emploi sortant de ses comédies classiques. Et ce, d’autant plus que c’est un acteur très connu dans l’univers du X qui récupère l’autre rôle principal. Propos du cinéaste : Je suis très heureux du couple que j’ai formé avec Lindsay et James. Elle venant du monde des « people » et lui star du X, leur association m’est apparue particulièrement cocasse. »
Moins convaincant
Pour autant, et malgré quelques bonnes surprises, comme la présence de Gus Van Sant dans le rôle du psy de Christian, et des séquences réussies, comme celle de la nuit à quatre éclairée par les gobos, ces lampes diffusant des motifs et points de lumière, le cinéaste ne parvient pas à tenir en haleine son monde et le suspense tourne assez vite en rond. Ni véritablement choquante – l’image d’un Hollywood Babylone n’est pas vraiment neuve- ni véritablement éprouvante, son histoire ne décolle pas vraiment et il a bien du mal à trouver une chute qui soit vraiment à la hauteur du climat. In fine, le récit n’évite pas les pièges du déjà vu.


