ALEX HUGO : la mort et la belle vie – Téléfilm de Pierre Isoard
Avec Samuel Le Bihan, Lionnel Astier, Louise Szspindel
Diffusion : France 2, mercredi 19 mars, 20h45
2 sur 5
Ancien grand flic de Marseille, Alex Hugo s’est isolé dans les montagnes et la tranquillité d’un poste de police municipale des Alpes pour fuir dans la beauté une violence qu’il ne supportait plus. Mais voici que la mort frappe à nouveau lorsque l’on découvre le corps d’un pêcheur sauvagement tué au bord du torrent. Et que commence la quête d’une mystérieuse tueuse à la hache…
Et alors ?
Flic des villes contre flic des champs, le scénario, adapté d’un polar américain de Richard Hugo, avait de quoi titiller la curiosité. De fait, Alex Hugo a fait le choix de cette liberté après avoir connu un sacré incident de parcours dans sa vie de flic de Marseille. Samuel Le Bihan parvient à exprimer les fêlures d’un homme marqué par le passé et cet incident. Un taciturne qui a fait le choix de prendre de la hauteur et de traquer plutôt les braconniers que les tueurs en série. D’où le choc quand la réalité le rattrape. Non sans humour parfois, Pierre Isoard décrit bien cette atmosphère montagnarde et joue habilement sur l’attitude des deux enquêteurs venus de Marseille qui sont vite perdus dans un monde où Internet marche à la vitesse d’un escargot et où le mobile passe quand ça lui chante.
Pour autant, l’histoire ne parvient pas à prendre vraiment de la hauteur et à tenir ses promesses, vite prisonnière dans la deuxième partie de situations déjà vues. Et d’une mise en scène qui se cherche. Sans dévoiler l’intrigue, on se doute vite que le couple des jumeaux est plus mystérieux qu’il n’y paraît. Et le personnage d’Alex Hugo devient alors un brin caricatural. Avec, en prime, des choix de mise en scène qui tombe à plat comme la volonté de montrer en très gros plan le visage du suspect, campé par Henri Guybet, pour le rendre d’emblée menaçant. Ce qui sauve en fait l’histoire, ce sont les seconds rôles, particulièrement Lionnel Astier qui signe une composition impeccable de flic municipal bougon et bourré d’humanité.
C’est d’autant plus dommage que l’opposition entre des décors montagneux majestueux et les rues bruyantes de Marseille était un point de départ original d’un polar qui sortait des récits classiques.
Rencontre avec Samuel Le Bihan au festival de… par france3midipyrenees

